La Tunguska: système de DCA russe toujours inégalé

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Cette année marque le vingtième anniversaire de la livraison aux forces armées soviétiques du système de missiles sol-air Tunguska (SA-19 Grison), système qui, après une modernisation menée au milieu des années 1990, est désormais, de l'avis de nombreux experts étrangers, le plus puissant de sa catégorie.

Le système Tunguska est destiné à assurer la protection antiaérienne d'unités d'infanterie motorisée et de blindés, en marche ou au combat. Il est destiné à détruire des cibles aériennes, dont des hélicoptères en vol stationnaire, certains types de missiles de croisière, ainsi que des cibles à blindage léger, et à pilonner les troupes ennemies. Il possède une tourelle équipée de deux canons doubles automatiques de 30 mm et de huit rampes de lancement de missiles sol-air guidés.

Lors d'un tir contre des cibles terrestres mouvantes, il utilise le régime semi-automatique ou manuel de pointage d'après la grille de distances du viseur. Une fois la cible localisée et identifiée, un radar la suit en régime automatique dans tous ses déplacements.

Lors d'un tir de canons antiaériens, il utilise un système de guidage numérique et détermine la zone de destruction en fonction des données provenant des arbres de sortie des antennes du radar de poursuite, du bloc de détection des signaux d'erreurs suivant les coordonnées angulaires et télémétriques, ainsi que du système du mesure d'angles de ballotement et du cap de l'engin.

Lors d'un tir de missile, la cible est suivie par un viseur optique d'après les coordonnées angulaires. Une fois lancé, le missile sol-air guidé tombe dans le champ de vision d'un goniomètre optique de l'appareillage de détection des coordonnées du missile. Grâce au signal lumineux provenant du traceur du missile, cet appareillage élabore les coordonnées gisement-site du missile par rapport aux lignes de visualisation de la cible. Ces coordonnées sont traitées par un système de calculs qui définit les commandes de direction des missiles, lesquelles sont converties par un codeur en impulsions et, par le biais de l'émetteur du radar de poursuite, retransmises vers le missile. A 1.000 m de la cible, le missile reçoit la commande radio d'enclencher son capteur sans contact. A l'expiration du temps égal à la couverture, par le missile, d'une distance de 1.000 m, l'engin est déjà automatiquement prêt à procéder au tir du missile suivant.

Les canons de 30 mm peuvent tirer en mouvement ou à l'arrêt, alors que le lancement de missiles s'effectue uniquement à l'arrêt. Le système de direction du feu est commandé au moyen d'un radar et d'appareillages optiques. Un radar de surveillance détectant des cibles jusqu'à une distance de 18 km est situé dans la partie arrière de la tourelle. Un radar semblable ayant une visibilité de 13 km est situé devant la tourelle. Outre ces radars, le système de direction du feu comporte un ordinateur numérique, un viseur optique stabilisé et des appareils de mesure d'angles. Le temps de réaction du groupe est de 6 à 8 secs. L'engin possède un système de navigation, de rattachement topographique et d'orientation pour la détermination de coordonnées. Le rechargement de l'installation se fait au moyen d'un mécanisme de transport et de recharge par conteneurs. Le temps de rechargement du système en missiles et obus est de 16 minutes. La coque et la tourelle de l'engin sont formées d'un blindage soudé d'une seule pièce et assurent la protection de l'équipage contre balles et éclats. Le mécanicien-pilote se trouve dans la partie avant du corps de l'engin, l'opérateur du radar, le commandant et le tireur, dans la tourelle.

Modernisé au milieu des années 1990, le système Tunguska a reçu une nouvelle désignation, "Tunguska M" (2K22M). Ce nouveau modèle est équipé de postes radio et d'un récepteur pour effectuer la liaison avec le poste de commandement de batteries Ranjir (PU-12M) et le poste de commandement PPRU-1M (PPRU-1). Le turbomoteur du groupe d'alimentation électrique a été remplacé par un nouveau ayant une autonomie deux fois plus importante (600 heures contre 300).

Dans le système modernisé Tunguska-M1, le pointage des missiles guidés et l'échange d'informations avec le poste de commandement de batteries ont été automatisés. Sur le missile 9M311M, le capteur sans contact à laser a été remplacé par un capteur électromagnétique, ce qui a amélioré la probabilité de destruction des missiles de type ALSM. Une lampe à impulsion a remplacé le traceur, ce qui a amélioré l'efficacité du système de 1,3 à 1,5 fois et la augmenté la portée des missiles guidés à 10 km.

Les systèmes de missiles sol-air Tunguska-M équipent les armées russe et biélorusse. En 1999, la Russie a commencé la livraison de 60 Tunguska-M1 à l'Inde. New-Delhi avait déjà acheté à la Russie 20 systèmes. En outre, une Tunguska aurait été vendue au milieu des années 1990 à la Grande-Bretagne.

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