Le tournant vers la religion atteste que quelque chose va mal dans le pays

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MOSCOU, 21 septembre - RIA Novosti. L'accroissement de la religiosité, du moins déclarée, est évident en Russie. Il y a dix ans, d'après les données du centre d'étude de l'opinion publique (centre Levada), 44% des Russes se considéraient comme croyants et 43 %, comme athées. Aujourd'hui, le rapport est de 62% à 28%.

Selon les critères mondiaux, l'attachement des Russes à la religion est plutôt modeste, fait remarquer le quotidien Kommersant. Dans la "cote de l'athéisme" établie par le Pitzer College américain pour 2005, la Russie occupe la 12e place parmi 50 pays. Les chercheurs en sont venus à la conclusion que 48 % des Russes sont athées ou agnostiques. La Russie est devancée par les pays d'Europe du Nord (où le niveau d'athéisme atteint 80%), le Japon, la Corée du Sud, la France, l'Allemagne et la République tchèque.

Cependant, la diminution du nombre de croyants dans les pays industrialisés contredit la tendance mondiale, écrit le quotidien. D'après les données de Pow Research, en 2002, la part des croyants était d'environ 20% en Europe, de 60 à 80% en Amérique latine et d'environ 100% en Afrique.

Les experts indiquent les racines sociales de l'attirance croissante pour la religion. "L'insécurité sociale et personnelle est un facteur favorisant l'athéisme dans la société", estiment les auteurs du rapport du Pitzer College. La situation de crise sociale alimente la religiosité. Ainsi, au Mexique, le nombre de personnes qui déclarent que la foi est très importante pour elles a augmenté, entre 1990 à 2000, de près de deux fois, en passant de 44% à 82,5%.

On perçoit un lien entre l'inégalité sociale et la religiosité. Une autre explication : le tournant vers la religion est une réponse à la mondialisation.

Le retour des organisations religieuses dans la vie sociale et politique est un facteur important de "renaissance religieuse". "Depuis la fin des années 1970, la religion a commencé à revenir dans la vie sociale, publique", indique le professeur russe Alexandre Agadjanian. Selon lui, le monde musulman est le leader de ces processus. La révolution islamique de 1979 en Iran peut être considérée comme le point de départ. D'autres événements significatifs ont eu lieu ensuite : la recrudescence de la concurrence entre les catholiques et les protestants en Amérique latine dans les années 1980, l'accès du parti hindouiste à la vie politique en Inde dans les années 1990.

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