Capable du meilleur comme du pire sur un terrain, d'aucuns considèrent le géant russe comme le joueur le plus talentueux de sa génération, capable de battre n'importe qui, de sa bête noire, le Français Fabrice Santoro, au maître lui-même, le Suisse Roger Federer.
Né en 1980 à Moscou, et après une expatriation américaine avortée en 1990 à Cincinnati, il rentre au pays pour en repartir en 1994 en direction de l'Espagne, pour s'entraîner à l'académie de Pancho Alvarina à Valence.
Ascension fulgurante
Passé professionnel en 1997, Marat Safin se révèle au grand public l'année suivante à Roland Garros. Parfait inconnu à l'orée du tournoi, il se débarrasse successivement lors des deux premiers tours et en cinq sets de deux mythes vivants du tennis, l'Américain André Agassi et le Brésilien Gustavo Kuerten. Pris de passion pour ce jeune joueur au physique encore tendre et aux frappes incroyablement puissantes, le public de la Porte d'Auteuil se retrouve tiraillé entre admiration et patriotisme lors d'un mémorable huitième de finale Safin-Pioline qui se solde par la victoire au cinquième set du Français, un peu moins émoussé que son adversaire. Poursuivant son apprentissage sur le circuit ATP, le Russe termine la saison 1998 dans les cinquante meilleurs joueurs du monde.
La saison suivante, attendu sur terre battue à Paris pour un nouvel exploit, il s'incline à nouveau en huitièmes face au Slovaque Dominik Hrbaty, et remporte au mois d'août son premier tournoi, à Boston, lors de la tournée américaine, s'approchant du Top 20 au classement technique. Marat Safin n'aura besoin que de quelques mois de plus pour s'installer au sommet de la hiérarchie du tennis mondial, en novembre 2000, à la fin d'une saison marquée par pas moins de sept victoires en tournois, dont l'US Open et les Masters Series de Montréal/Toronto et de Paris.
Blessures en cascade
Depuis cette année exceptionnelle, les sorties du Russe sur le circuit ATP sont régulièrement perturbées par de sérieuses blessures qui le tiennent éloigné des courts durant de longues périodes, l'obligeant à lutter à chaque fois pour retrouver sa place parmi les meilleurs joueurs du monde. A noter tout de même sur cette période plusieurs victoires en Masters Series, deux finales en 2002 et 2004 à l'Australian Open et un triomphe dans ce même tournoi en 2005 avec un match d'anthologie contre Roger Federer en demi-finale (5-7, 6-4, 5-7, 7-6(6), 9-7).
La Coupe Davis? "C'est mieux que le sexe!"
C'est ainsi que Marat Safin a décrit en décembre 2002 son état d'esprit après la victoire de l'équipe de Russie en Coupe Davis contre la France au Palais omnisports de Paris-Bercy, au cours d'un match décisif remporté au bout du suspense par son compère Mikhail Youzhny contre le malheureux Paul-Henri Mathieu. Après avoir atteint les sommets sur le circuit ATP, cette première victoire historique de la Russie dans la prestigieuse compétition par pays a été pour lui une forme de consécration.
Safin tentera de faire un pas de plus vers un nouveau titre russe en Coupe Davis à Moscou du 22 au 24 septembre lors de la demi-finale Russie/Etats-Unis, à laquelle participeront également ses compatriotes Nikolay Davydenko, Mikhail Youzhny, Dmitry Tursunov et Evgeny Korolev.