"Le principal obstacle au processus de négociation est la politique des deux poids, deux mesures appliquée par les pays européens à notre égard, ainsi qu'envers l'Abkhazie et la Transnistrie. L'Europe estime on ne sait pourquoi que l'Abkhazie, l'Ossétie du Sud et la Transnistrie n'ont pas le droit à l'autodétermination. Mais nous poursuivrons notre lutte pour la reconnaissance par des moyens pacifiques", a-t-il indiqué.
Le référendum sud-ossète, a-t-il annoncé, aura un impact sur le statut de la république d'Ossétie du Sud. "Ce référendum n'est pas organisé pour l'UE, c'est l'expression de la volonté de notre peuple et une forme de règlement pacifique et démocratique du conflit (qui oppose l'Ossétie du Sud à la Géorgie, ndlr)", a-t-il ajouté.
L'Ossétie du Sud, a poursuivi M. Kokoïty, se montrerait plus attentive aux recommandations des pays de l'UE si "ces pays réagissaient aussi sensiblement aux provocations géorgiennes".
"Si un hélicoptère militaire géorgien n'avait pas survolé le territoire sud-ossète, il n'aurait jamais fait l'objet de tirs (sud-ossètes). La communauté internationale doit renoncer à ce genre d'approches tendancieuses, et l'agresseur doit être condamné", a indiqué le président sud-ossète.
Pendant que l'Ossétie du Sud a réduit de 50% ses armements, la Géorgie a quintuplé son budget militaire, a rappelé M. Kokoïty.
Le référendum sur l'indépendance sud-ossète est une démarche autonome de la république autoproclamée, a-t-il souligné.
"Aujourd'hui, l'Occident veut rendre la Russie responsable de tout ce qui se passe en Ossétie du Sud et en Abkhazie. Pour ce qui est du référendum, c'est une démarche autonome du peuple sud-ossète. Nous voulons passer cette étape sans avoir d'instructions ni de Moscou, ni de Washington. Les instructions sont formulées à Tskhinvali (capitale sud-ossète, ndlr), car elles sont l'expression de la volonté de notre peuple", a expliqué M. Kokoïty.
L'Ossétie du Sud définira sa voie de développement ultérieurement, a-t-il avancé.
"Le peuple ossète vit dans sa majorité en Russie où toutes les conditions sont réunies pour la préservation et le développement de notre langue. Ce qui n'est malheureusement pas le cas en Géorgie", a-t-il encore indiqué.
L'Ossétie du Sud, région de l'ancienne république soviétique de Géorgie, a proclamé son indépendance envers Tbilissi en 1992, quelques mois après la dislocation de l'URSS et à l'issue de sanglants combats contre l'armée géorgienne. Tskhinvali (ou Tskhinval en ossète) ne cache pas son objectif stratégique de réunification avec l'Ossétie du Nord, une république russe du Caucase du Nord, et refuse catégoriquement de reconnaître la souveraineté géorgienne sur son territoire.