"Cela témoigne du fait que tous, en Estonie, ne partagent pas la formule de M. Rüütel (président estonien, ndlr), selon laquelle les anciens SS estoniens "ont combattu non pour les nazis mais contre le régime stalinien" et aussi que tous ne sont pas d'accord, dans ce pays, d'attribuer aux anciens SS le statut de "combattants de la liberté", comme le prévoit le projet de loi rejeté en première lecture", a indiqué le sénateur russe dans un entretien à RIA Novosti mercredi.
M. Marguelov a attiré l'attention sur la réaction douloureuse, dans la presse estonienne, à la critique émise dans le monde au sujet de la vénération des nazis qui a lieu en Estonie. "On croirait que ce n'est pas en Estonie qu'on érige un monument de 3 mètres de haut en l'honneur des anciens SS et que ce n'est pas en Estonie qu'a vu le jour le projet de loi prescrivant de considérer comme "combattants de la liberté" tous ceux qui avaient prêté serment d'exécuter inconditionnellement les ordres d'Hitler", a souligné le sénateur russe.
M. Marguelov a exprimé l'espoir que ce projet sera rejeté dans toutes les lectures ultérieures.
"Les résultats de la première lecture montrent que les députés estoniens confirment, dans leur majorité, le choix européen de leur pays", a noté le sénateur russe.
La délégation estonienne à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a appuyé, lors des débats au sujet du rapport sur l'inadmissibilité de la héroïsation du nazisme en Europe et sur la condamnation des tentatives de cette héroïsation, la résolution proposée par un rapporteur russe, a rappelé M. Marguelov.
"Cela fait naître l'espoir que le bon sens est toujours présent dans les rapports russo-estoniens, du moins dans les rapports entre les parlements des deux pays", a-t-il indiqué.
Mercredi, le parlement estonien a rejeté le projet de loi "Sur la lutte armée des citoyens de l'Estonie contre l'occupation militaire de la part de l'Union soviétique", proposé pour l'examen en première lecture. Présenté par les partis d'opposition Union pour la Patrie et Respublika, le projet de loi propose de reconnaître "la lutte armée légitime contre l'agression de l'URSS et l'occupation illicite qui l'a suivie", comme "la lutte pour la libération de l'Estonie", et les citoyens estoniens qui y ont pris part, dont les personnes qui ont fait la guerre au sein de l'armée hitlérienne, comme "les combattants pour la libération de l'Estonie", a appris RIA Novosti auprès du service de presse du parlement estonien.