"Cette guerre a montré qu'il n'y a aucune possibilité de résoudre militairement le conflit arabo-israélien. Ce n'est pas la solution. Il faut rechercher une approche plus souple", a déclaré Vladimir Trofimov, vice-directeur du département Proche-Orient et Asie centrale du ministère russe des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse.
"Israël faisait face au mouvement Hezbollah. Mais, à y regarder de plus près, il s'agit d'un conflit des Américains et des Israéliens avec le monde musulman, dont l'Iran est devenu ces derniers temps le leader politique", a-t-il estimé.
"Si nous voyons au premier plan Israël et le Hezbollah, il y a derrière eux pour le moins les Etats-Unis et l'Iran", a fait remarquer le diplomate.
"Dans ce conflit, il n'y a pas de gagnants, car aucun problème n'a été résolu. Quant aux projets israéliens et américains, ils consistent à éliminer le facteur Hezbollah en prévision d'un affrontement entre les Etats-Unis et l'Iran", a-t-il avancé.
Pour M. Trofimov, le conflit a fait monter d'un cran la confrontation dans la région, sans oublier la destruction des infrastructures. "Tout le monde a perdu. Une partie énorme de l'infrastructure économique a été détruite au Liban, le tout pour dresser le peuple libanais contre le Hezbollah, mais le résultat est absolument contraire", a souligné le diplomate russe.
Evaluant les conséquences militaires du conflit, M. Trofimov a estimé que la situation avait changé radicalement par rapport à la guerre de 1982. "Non seulement Israël n'a pas atteint Beyrouth, mais il n'a pas pu atteindre non plus ses objectifs dans une bande limitée de 20 km", a-t-il dit.
Dans le monde musulman où régnait le pessimisme quant à sa capacité de s'imposer face à Israël, on pense maintenant que la lutte contre Israël doit se poursuivre. Sur le plan politique, le bilan de la confrontation a encouragé les forces radicales dans le monde musulman, ce qui contribue à l'escalade des tensions, a résumé le responsable de la diplomatie russe.