Des retards dans la réalisation de l'oléoduc transbalkanique génèreront des pertes (Poutine)

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ATHENES, 4 septembre - RIA Novosti. De nouveaux atermoiements dans la réalisation du projet d'oléoduc transbalkanique généreront des pertes économiques et politiques, a déclaré lundi le président russe Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse à Athènes.

"Si nous coopérons comme nous l'avons fait jusqu'à présent, les résultats se feront attendre, par contre, nous essuierons des pertes économiques et politiques", a-t-il estimé.

Les négociations sur cet oléoduc de 277 km de longueur durent depuis 1993, a rappelé M. Poutine.

"Il y a deux mois et demi le chantier de l'oléoduc Sibérie-Pacifique a été lancé. En deux mois et demi de travaux, 250 km ont déjà été posés", a noté le président russe, rappelant que depuis le début des négociations sur l'oléoduc Bourgas (Bulgarie) - Alexandroupolis (Grèce) qui doit contourner les détroits turcs, l'oléoduc Bakou-Ceyhan et le gazoduc Blue Stream avaient, eux, déjà été construits.

"Je veux que l'opinion publique de nos pays, dont celle de la Bulgarie, soit informée sur le fond de ce projet et de nos ententes", a indiqué M. Poutine.

"La Russie ne pose aucune condition. Nous ne voulons qu'une chose, que des projets de ce genre avec nos partenaires traditionnels soient réalisés", a-t-il souligné.

Les gouvernements russe, grec et bulgare avaient signé un mémorandum prévoyant la construction de l'oléoduc transbalkanique en avril 2005.

Son projet prévoit la création d'un itinéraire supplémentaire destiné à transporter du pétrole depuis des ports sur la mer Noire vers les marchés européens, américains et asiatiques, à travers la Bulgarie et la Grèce.

L'ouvrage, dont la longueur projetée est de 280 km, devra transporter 35 millions de tonnes de brut par an, avec un éventuel accroissement de son débit jusqu'à 50 millions de tonnes. Le coût estimé du projet est de 783 millions d'euros.

Lors de leur rencontre à Athènes lundi, les dirigeants russe, grec et bulgare ont convenu de signer avant la fin de l'année un accord prévoyant de soutenir le projet de construction de l'oléoduc Bourgas-Alexandroupolis, selon une déclaration conjointe signée à l'issue de la rencontre des leaders des trois pays.

Dès le début, il était prévu que les compagnies TNK-BP, Rosneft, GazpromNeft et Chevron seraient fondateurs de la compagnie qui réaliserait le chantier. Chevron s'est finalement retiré du projet.

La compagnie TNK-BP est coordinatrice du projet du côté russe.

En juin 2006, GazpromNeft et TNK-BP ont signé un accord prévoyant l'institution de la compagnie qui réalisera le projet d'oléoduc Bourgas-Alexandroupolis, dans laquelle le russe Rosneft doit également prendre des participations. "GazpromNeft et TNK-BP ont signé les documents nécessaires, Rosneft les étudie encore pour l'instant", a appris RIA Novosti auprès d'une source interne au ministère russe de l'Industrie et de l'Energie.

En août 2006, le vice-président de TNK-BP Anthony Considine a annoncé que sa compagnie étudiait également les perspectives de sa participation au projet d'oléoduc Samsun-Ceyhan. Le choix définitif de la compagnie sera fonction de la position des autres participants au projet de pipeline Bourgas-Alexandroupolis. "Après avoir terminé l'estimation de ces deux projets, il faudra mener des négociations avec les gouvernements et nos partenaires, car le choix définitif dépendra justement de leur position", a expliqué M. Considine.

Le projet d'oléoduc Samsun-Ceyhan avait été proposé par le consortium italien Eni et son partenaire turc Calik Group. L'oléoduc projeté (700 km de longueur) qui passera par le territoire turc depuis Samsun, un port turc sur la mer Noire, jusqu'à Ceyhan, sur la Méditerranée, est destiné à réduire le volume du brut transporté par des pétroliers par les détroits du Bosphore et des Dardanelles (actuellement 150 millions de tonnes par an).

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