Les militaires géorgiens interdits d'entrée dans l'ancienne base russe de Goudaouta (président abkhaz)

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Les autorités de l'Abkhazie ne permettront pas aux représentants du ministère géorgien de la Défense d'inspecter l'ancienne base militaire russe à Goudaouta, a déclaré jeudi dans une interview à RIA Novosti le président de la république non reconnue, Sergueï Bagapch.
MOSCOU, 31 août - RIA Novosti. Les autorités de l'Abkhazie ne permettront pas aux représentants du ministère géorgien de la Défense d'inspecter l'ancienne base militaire russe à Goudaouta, a déclaré jeudi dans une interview à RIA Novosti le président de la république non reconnue, Sergueï Bagapch.

Les autorités abkhazes ne laisseront aucun inspecteur géorgien entrer dans cette base, a-t-il affirmé, commentant les déclarations des dirigeants géorgiens qui lient la mise en place d'un monitorage dans les gorges de Kodori par le contingent militaire russe à l'autorisation d'inspecter l'ancienne base militaire russe à Goudaouta.

"Nous ne laisserons personne entrer dans la base, d'ailleurs à quoi cela servirait-il de l'inspecter? La Géorgie ferait mieux de respecter l'accord de base signé à Moscou en 1994 qui prescrit de manière claire et nette qui doit inspecter quoi. Pour notre part, nous pourrions demander à inspecter la base de Vaziani (à proximité de Tbilissi) ou celle récemment construite à Semaki (en Géorgie occidentale). Et quel en sera l'effet?", a poursuivi le président abkhaz.

Les autorités géorgiennes ont plus d'une fois insisté sur la nécessité d'une inspection internationale de la base de Goudaouta. Conformément aux accords d'Istanbul de 1999, la Russie a évacué ses bases militaires de Vaziani (près de Tbilissi) et de Goudaouta (à 40 km de Soukhoumi). Le retrait a été officiellement confirmé par les deux parties en 2001. La base de Goudaouta a été fermée en 2001 également mais la partie géorgienne demande qu'elle soit inspectée et "effectivement fermée".

Interrogé sur le retard que prend le début du monitorage de la partie supérieure des gorges de Kodori initialement prévu pour le 20 août, Sergueï Bagapch a expliqué: "Le monitorage est entravé par la Géorgie, c'est pour cela qu'il n'a pas commencé".

"Les négociations entre Soukhoumi et Tbilissi sur le retrait des troupes géorgiennes des gorges de Kodori n'ont pas encore débuté", a précisé le président de la république non reconnue.

"Tbilissi ne veut pas se retirer de Kodori, ni même aborder cette question, et affiche l'absence de toute volonté de continuer les négociations de paix", a fait remarquer le leader abkhaz.

La Géorgie avait donné son accord pour une inspection de la partie supérieure des gorges de Kodori par des observateurs de l'ONU à partir du 20 août, à condition qu'elle soit effectuée en l'absence de la force de paix russe.

Selon une information antérieure recueillie par les journalistes auprès de l'adjoint au commandant en chef des forces de paix terrestres de la Russie, le général Valeri Evnevitch, les contrôles dans la partie supérieure des gorges de Kodori ont été suspendus il y a trois ans. La partie inférieure des gorges est quant à elle constamment inspectée par la force de paix russe ainsi que par des observateurs militaires de l'ONU qui n'ont cependant pas la possibilité de patrouiller également dans le secteur supérieur des gorges.

"Depuis qu'un hélicoptère qui transportait des observateurs de l'ONU a été abattu il y a trois dans cette région et en raison de l'incapacité de la Géorgie à assurer la sécurité des observateurs, ce secteur n'est plus inspecté", avait expliqué le général russe. La situation autour de Kodori s'est aggravée le 23 juillet, après des déclarations antigouvernementales faites par l'ancien représentant officiel du président géorgien dans les gorges, Emzar Kvitsiani, qui avait commandé avant 2005 un détachement militarisé baptisé "Chasseur". Trois jours après, Tbilissi a lancé dans les gorges une opération qualifiée dans un premier temps de "policière". Le 27 juillet, les autorités géorgiennes ont fait savoir que Kvitsiani avec plusieurs dizaines de ses hommes venaient d'être bloqués dans la montagne. Les militaires et la police ont alors entrepris un ratissage des villages de Kodori.

Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a annoncé le 27 juillet à la télévision nationale l'installation dans les gorges de Kodori d'un "gouvernement abkhaze en exil" appelé à y exercer la juridiction des autorités centrales géorgiennes.

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