(L'Abkhazie est une république autoproclamée sur le territoire de la Géorgie - ndlr.)
Le ministère des Affaires étrangères de l'Abkhazie souligne que "les conditions de l'observation conjointe des inspecteurs militaires de l'ONU et de la Force collective de maintien de la paix (FCMP) de la CEI sont contenues dans le paragraphe 2.4 des Accords de Moscou du 14 mai 1994 qui précise: "Sous contrôle des représentants de la Force collective de maintien de la paix et des inspecteurs de l'ONU, avec la participation des représentants des parties des gorges de Kodori, les troupes de la République de Géorgie se retireront vers les lieux de leur stationnement en-dehors de l'Abkhazie. Parallèlement, des patrouilles régulières seront effectuées dans les gorges de Kodori par la Force collective de maintien de la paix et les observateurs internationaux".
Le MAE abkhaz constate que tout au long de la période d'aggravation continue de la situation dans la haute vallée de la Kodori, la direction de la Géorgie pratique avec conséquence sa politique de révision et de dénonciation unilatérales des accords évoqués qui constituent la base du processus de négociations entre la Géorgie et l'Abkhazie.
Qui plus est, conformément à son mandat, la Mission d'observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG) ne peut appuyer que les décisions qui sont approuvées par les deux parties au conflit. Pour sa part, le MAE abkhaz a plus d'une fois déclaré que les patrouilles dans les gorges de Kodori n'étaient possibles qu'avec la participation des soldats de la paix de la FCMP et des inspecteurs militaires de l'ONU.
L'Abkhazie déclare qu'en cas d'organisation des patrouilles dans les gorges de Kodori sans la participation des représentants de la FCMP de la CEI, Soukhoumi refusera l'observation dans la partie basse des gorges de Kodori au-delà du poste 107 de la FCMP de la CEI, tout en en attribuant la responsabilité à la partie géorgienne et à la MONUG.
Auparavant, la Géorgie s'était déclarée prête à commencer dès le 20 août des patrouilles dans la haute vallée de la Kodori par des inspecteurs militaires des Nations Unies, mais sans les soldats de la paix russes. "Dès le 20 août, la Géorgie est prête à mener des patrouilles dans la haute vallée de la Kodori par les moyens de la Mission d'observation des Nations Unies en Géorgie, mais sans la participation des soldats de la paix russes. A cette étape, la FCMP de la CEI ne participera pas aux patrouilles", avait notamment déclaré le ministre géorgien pour le règlement des conflits, Merab Antadzé.
Comme l'a rappelé plus tôt aux journalistes le commandant en chef adjoint de l'Armée de terre russe en charge de la force de maintien de la paix, le général Valeri Evnevitch, il n'y a plus d'observation dans la haute vallée de la Kodori depuis déjà trois ans. Et d'ajouter que l'observation de la partie basse des gorges de Kodori était effectuée régulièrement par les soldats de la paix russes et les inspecteurs militaires de l'ONU, alors qu'ils ne peuvent pas le faire dans la haute vallée de la Kodori.
"Depuis qu'un hélicoptère avec à bord des inspecteurs de l'ONU a été abattu il y a trois ans dans cette zone et vu l'incapacité de la Géorgie de garantir la sécurité des observateurs, les patrouilles n'y sont plus effectuées", a expliqué le général.
La situation autour des gorges de Kodori s'est brusquement aggravée le 23 juillet dernier, à la suite des déclarations antigouvernementales de l'ancien représentant du président géorgien dans les gorges de Kodori, Emzar Kvitsiani, qui avait eu sous ses ordres, jusqu'à 2005, le détachement paramilitaire "Chasseur". Trois jours plus tard, une opération a été lancée dans les gorges de Kodori que Tbilissi a qualifiée "d'opération policière". Le 27 juillet, les autorités géorgiennes ont annoncé que Kvitsiani et ses partisans avaient été bloqués dans la montagne. L'armée et la police géorgiennes ont entamé des "nettoyages" d'envergure dans les villages de Kodori.
Intervenant le 27 juillet à la télévision nationale, le président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, a annoncé l'installation dans les gorges de Kodori du gouvernement abkhaz en exil qui devrait y garantir l'exercice de la juridiction des autorités centrales de la Géorgie.