Une fois la guerre terminée, le Hezbollah emploie tous ses efforts à épauler les Libanais en détresse

S'abonner
BEYROUTH, 18 août - RIA Novosti. Une fois la guerre terminée, le Hezbollah a concentré tous ses efforts à épauler les Libanais en détresse.

Avant la guerre au Liban qui ne s'est achevée qu'il y a cinq jours à peine, la population de la banlieue sud de Beyrouth, où le Quartier général et les établissements du mouvement chiite libanais Hezbollah se situaient, se montait à quelque 500 000 habitants. Mais dès le premier jour des hostilités, cette zone est devenue l'objet des bombardements massifs quotidiens par l'aviation israélienne. Aussi, la plupart des habitants de cette banlieue ont-ils dû s'en sauver par la fuite.

Aujourd'hui quand les réfugiés sont revenus, ils ont trouvé leurs maisons détruites complètement ou en partie. Quoi qu'il en soit, la direction du "Parti de Dieu" (Hezbollah) a assuré que tous les Libanais, privés de leur logement au cours de la guerre, ne seraient pas abandonnés à leur sort, mais toucheraient une indemnisation en espèces. Des milliers de militants et de sympathisants du Hezbollah s'appliquent aujourd'hui à faire en sorte que cette promesse soit tenue.

Sur le boulevard Hadi Nasrallah portant le nom du fils aîné du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, mort dans la lutte contre l'occupation israélienne du Sud-Liban (1982-2000), de jeunes militants du mouvement chiite distribuent aux conducteurs des voitures qui passent des tracts aux adresses des centres publics où tout Beyrouthin ayant perdu son logement peut s'adresser.

L'un de tels centres se trouvent justement sur le boulevard Hadi Nasrallah dans le bâtiment de l'institut technologique "Al-Afaq" où sont provisoirement abrités les bureaux du Hezbollah. Des dizaines de personnes se bousculent à l'entrée de l'institut, sur l'escalier et dans ses corridors. La plupart des visiteurs tiennent à la main des enveloppes jaunes avec des papiers.

"Notre centre a pour tâche d'aider les réfugiés des quartiers de Bir al-Aben et de Harat Hureik", a raconté dans un entretien avec le correspondant de RIA Novosti le directeur du centre qui s'est présenté comme Abou Ahmed.

Ces deux quartiers, et surtout Harat Hureik, où se trouvait le fameux "carré de sécurité" avec les Etats-majors et les bureaux du Hezbollah, ont le plus souffert des raids de l'aviation israélienne.

"A la première étape qui doit s'achever dans le courant de la semaine prochaine, nous devons donner le logement à tous ceux dont les appartements ont été détruits complètement ou partiellement à la suite des bombardements", dit Abou Ahmed.

Or, il avoue ne pas connaître le nombre exact de telles personnes. Il y a sur son bureau une carte de la banlieue sud de la capitale libanaise où chaque maison est indiquée. Le directeur du centre montre les petits carrés marqués de rouge.

"Ce sont des maisons complètement détruites. Elles sont 198. 300 autres sont partiellement abîmées. Par exemple, il y a des maisons qui se sont effondrées à moitié. En tout, quelque 7.000 appartements se trouvent détruits dans la banlieue sud de Beyrouth", a constaté ce fonctionnaire du Hezbollah".

Selon ce dernier, des centaines de personnes viennent tous les jours à "Al-Faq" en quête d'assistance. Les collaborateurs du centre (tous à titre bénévole), précise Abou Ahmed, prennent leurs papiers et envoient un groupe d'experts pour évaluer les dégâts sur place.

En fonction des destructions, les gens touchent en l'espace de deux à trois jours un prêt d'un montant maximum de 8.000 à 12.000 dollars. Cet argent peut être employé pour réparations de l'appartement, le loyer d'un logement ou l'achat du mobilier. On peut aussi vivre chez ses parents et dépenser la somme reçue pour l'aménagement de son futur appartement.

On ne manque pas de constater une grande efficacité du centre et l'absence totale des tracasseries bureaucratiques, les gens ne devant pas y faire des files d'attente des heures durant ni même y venir plusieurs fois.

"L'un des collaborateurs du centre a pris mon numéro de téléphone. Maintenant, on va me téléphoner et on viendra évaluer les dégâts", dit l'un des visiteurs du centre, un certain Reda al-Tawil dont la maison s'était cassée en deux sous l'impact d'un missile israélien. Comme résultat, Reda al-Tawil s'est trouvé privé de son appartement et de son magasin qui s'était trouvé au rez-de-chaussée.

"C'est à l'étape suivante que nous allons nous occuper du problème des indemnisations pour les magasins, ateliers et bureaux détruits et ce, en fonction des fonds disponibles", note Abou Ahmed.

Or, ni Abou Ahmed ni les autres représentants du mouvement ne disent rien sur les fonds dont ils disposent. Mais à en juger d'après l'appui dont bénéficie le Hezbollah après la guerre dans le monde arabe et musulman, cela doit être des sommes plutôt considérables.

Selon Hassan Darwish, représentant du Hezbollah à Beyrouth, la société du bâtiment appartenant au mouvement et ayant pour tâche de reconstruire les logements détruits a d'ores et déjà reçu des dons "inédits d'après leur importance" de différents Etats du monde.

Le gouvernement libanais a débloqué, lui aussi, plus d'un milliard de dollars à titre d'assistance à la reconstruction du pays. Quoi qu'il en soit, pour le moment, seul le Hezbollah travaille dans la banlieue sud de Beyrouth.

"Nous n'entendons évidemment pas rivaliser avec le gouvernement, mais les gens ne peuvent tout simplement pas attendre quand l'Etat définira enfin ses plans, a indiqué le directeur du centre. Dans le même temps, il est impossible de déblayer le terrain et d'entamer la construction sans la participation de l'Etat".

"Sous les décombres, il y a peut-être des corps. Il faut aussi concerter et approuver les plans de construction, a-t-il signalé. Dans tout cela, la participation des structures d'Etat appropriées est parfaitement indispensable".

En tout, selon ses calculs, il faudra deux ans pour reconstruire les quartiers détruits de Beyrouth. Pour le moment, cependant, on ne voit là que des ruines ensevelies sous la poussière de béton où les gens essaient de trouver les documents et les biens oubliés à la maison.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала