Le directeur du Centre russe d'étude de la globalisation, Mikhaïl Deliaguine, a déclaré à la Nezavissimaïa gazeta qu'en dépit des désaccords existants au sein de cette structure, "la CEEA pourrait devenir l'ossature économique de la CEI (Communauté des Etats indépendants). L'organisation a d'ailleurs déjà donné une certaine impulsion à l'expansion du business dans l'espace post-soviétique".
Malgré l'importance des thèmes qu'il est prévu de débattre, l'événement phare du sommet de la CEEA est la participation du premier ministre ukrainien, Viktor Ianoukovitch. Celui-ci a promis qu'au cours de son déplacement à Sotchi il s'emploierait à "arrondir les angles" dans les rapports avec la Russie. "Si nous nous montrons soucieux des intérêts nationaux, alors il ne fait aucun doute que nous parviendrons à un compromis", a-t-il déclaré. A Sotchi le chef du gouvernement ukrainien entend surtout parler gaz. Viktor Ianoukovitch est persuadé qu'en 2006 l'Ukraine réussira à fixer au niveau de 95 dollars les mille mètres cubes le prix du gaz russe. Ensuite, il sera toujours possible de se mettre d'accord.
Mais si le gaz constituera le thème principal des débats, il ne sera pas le seul. Kiev souhaite disposer d'un secteur à lui dans la zone de libre commerce dans le cadre de l'Espace économique unique (EEU). Toutefois, Mikhaïl Pogrebinski, directeur du Centre ukrainien d'études politiques et de conflictologie, estime que l'élite business ayant rallié le Parti des régions vise surtout l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Viktor Ianoukovitch va devoir en tenir compte et régler un problème assez complexe: faire entrer le pays à l'OMC tout en s'intégrant partiellement dans l'EEU (une formule est actuellement recherchée), tout en veillant, de surcroît, à éviter des pertes dans le secteur énergétique. Pour Mikhaïl Pogrebinski il est certain qu'à Sotchi Viktor Ianoukovitch tentera d'obtenir l'appui de la Russie dans la réalisation de ces objectifs.