Si la transaction avait lieu, la marque Jaguar pourrait devenir un objet de culte, à l'instar du club de football londonien de Chelsea, appartenant à présent au plus grand milliardaire russe Roman Abramovitch, qui a ainsi glané deux titres de champion d'Angleterre consécutifs. Les médias britanniques indiquent que l'homme d'affaires est déjà entré en contact avec Martin Leach, ancien président de Ford Europe, propriétaire des usines Jaguar, pour négocier les conditions d'une éventuelle transaction. Ford aurait décidé de vendre Jaguar en raison des pertes financières considérables de la filiale.
Si Oleg Deripaska se décide à acheter les usines Jaguar, il ne sera pas le premier entrepreneur russe à s'intéresser aux constructeurs étrangers de voitures de luxe. Nikolaï Smolenski, le fils de l'influent banquier russe Alexandre Smolenski, a racheté en 2004 le constructeur britannique de voitures sportives TVR. Les experts supposaient alors qu'une partie des usines TVR pourrait être transférée en Russie.
Si l'on suit cette logique, c'est l'usine automobile de Gorki (GAZ), située à Nijni Novgorod (Volga), qui pourrait bien se consacrer à la fabrication de voitures Jaguar. Cependant, les analystes doutent de la possibilité d'une telle transaction. Ils l'expliquent par le fait que si le groupe GAZ est bien intéressé à élargir ses activités sur le marché international, la production d'automobiles de luxe n'est pourtant pas dans son intérêt.
Au cours de sa récente rencontre avec le président russe, Vladimir Poutine, au Kremlin, Oleg Deripaska a relevé que GAZ avait fait certaines acquisitions stratégiques durant les six derniers mois, en achetant notamment le fabricant britannique de véhicules utilitaires LDV, qui fabrique entre autres des automobiles Maxus.
Le modèle Maxus devrait être fabriqué dans les usines GAZ de Nijni Novgorod à partir de 2008, selon lui.
En outre, GAZ a acheté des équipements de l'usine américaine Chrysler et la licence de production de deux marques fabriquées par ce groupe automobile.
