L'idée d'installer le gouvernement abkhaz en exil dans les gorges de Kodori est très dangereuse (MID)

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MOSCOU, 11 août - RIA Novosti. L'idée d'installer le gouvernement abkhaz en exil dans les gorges de Kodori est extrêmement dangereuse, a estimé le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigori Karassine, dans une interview que le journal "Rossiiskaïa gazeta" va publier samedi 12 août.

"L'opération militaire dans les gorges, situées à proximité immédiate des frontières de la Russie affecte également notre sécurité. En tant que facilitateur du règlement de ce conflit, la Russie suit toujours de très près tous les événements qui se déroulent autour de l'Abkhazie et adopte toutes les mesures nécessaires pour normaliser la situation dans la région, pour y faire baisser la tension et dissiper les préoccupations, pour prévenir enfin l'évolution de la situation selon un scénario négatif. Hélas, dans le monde d'aujourd'hui, le penchant prononcé à des méthodes musclées peut bien s'avérer aussi dangereux que contagieux", a souligné le chef adjoint de la diplomatie russe.

(L'Abkhazie est une république autoproclamée sur le territoire de la Géorgie -ndlr.)

Et d'ajouter: "L'idée d'installer dans la Haute vallée de la Kodori (c'est d'ailleurs le territoire de l'Abkhazie) le soi-disant gouvernement abkhaz en exil nous paraît extrêmement dangereuse".

A l'heure actuelle, il faut avant tout "désamorcer la tension autour des gorges de Kodori, y effectuer un suivi scrupuleux par les soldats de la paix et les observateurs internationaux pour faire enfin redémarrer le processus de négociations normal dans le cadre des formats mis en place".

Interrogé sur les variantes qui pourraient persuader Tbilissi et Soukhoumi de la nécessité de la reprise du processus de négociations plein format, Grigori Karassine a fait remarquer que tout y dépendait finalement de la bonne volonté des négociateurs eux-mêmes.

"Il est tout à fait évident que pour que les ententes enregistrées soient respectées et débouchent sur les résultats attendus, il faut que toutes ces ententes soient acceptables pour les deux parties et bénéficient du soutien de l'opinion publique. Quoi qu'il en soit, on ne doit pas perdre l'espoir du triomphe du bon sens. C'est justement le bon sens qui est une condition sine qua non de la progression dans le règlement du conflit. Pour ce qui est de la Russie, elle se propose d'y contribuer par tous les moyens et ce, en tenant dûment compte des intérêts des deux parties, tant abkhaze que géorgienne", a noté le diplomate.

Ce disant, le vice-ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a fait remarquer qu'à titre de facilitateur, la Russie participe de façon à la fois énergique et impartiale à tous les mécanismes et formats en place du processus de négociations abkhazo-géorgiennes.

"Il s'agit là, entre autres, de la participation de Moscou aux activités du Conseil de coordination abkhazo-géorgien qui a repris son travail en mai dernier et qui a en son sein des groupes de travail appropriés, soit pour la sécurité, les réfugiés et les problèmes économiques, ainsi que de la participation conjointe de la Russie avec plusieurs pays d'Occident au Groupe des amis du secrétaire général de l'ONU pour la Géorgie où nous examinons en commun tout le spectre d'initiatives et de propositions et discutons des voies à emprunter pour régler le conflit", a précisé Grigori Karassine.

Selon ce dernier, un rôle pratique très important y revient également aux groupes de travail pour le retour des réfugiés, pour la reprise de la communication ferroviaire directe entre la Géorgie et la Russie à travers l'Abkhazie, ainsi que pour la modernisation du chapelet de centrales hydroélectriques "Ingouri GES" où l'essentiel rôle intermédiaire appartient justement à la Russie.

Par ailleurs, le chef adjoint de la diplomatie russe a aussi insisté sur le "caractère contreproductif des tentatives incessantes de Tbilissi d'obliger la Russie à retirer ses militaires de la zone du conflit et de modifier le format actuel de l'opération de maintien de la paix".

"Cela ne ferait qu'aggraver encore plus la confrontation et entrave d'ores et déjà le dialogue entre les parties au conflit", a conclu Grigori Karassine.

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