Interrogé sur l'éventualité d'une agression militaire directe des Etats-Unis à Cuba en cas de décès de Fidel Castro, Vadim Teperman, directeur adjoint à la recherche de l'Institut de l'Amérique Latine, a déclaré: "A mon avis, c'est absolument irréel dans un avenir prévisible".
M. Teperman a tout de même reconnu: "Il est évident que le Cuba socialiste ne plaît pas trop aux Etats-Unis, et ils voudraient, par conséquent, que le régime y change. Quoi qu'il en soit, les Américains ne se décideraient sans doute pas à de telles mesures radicales".
Et d'ajouter que Washington n'entreprendrait pas d'intervention militaire, car les Etats-Unis "se sont déjà enlisés en Irak". Qui plus est, a poursuivi l'expert, "Cuba possède une armée puissante et pourra riposter en conséquence".
Evoquant encore un facteur pouvant empêcher Washington d'entamer une intervention militaire à Cuba, M. Teperman a fait remarquer: "Et puis, les Etats-Unis auraient tout de même besoin d'un prétexte pour cela, aussi faux soit-il, comme par exemple, en Irak, la présence d'une arme que nul n'a finalement trouvée. De quel prétexte peut-il donc s'agir? Peut-être une menace contre la vie des citoyens américains? Mais il n'en est rien. Les événements à Cuba ne représentent aucune menace".
Piotr Romanov, commentateur politique de RIA Novosti, a lui aussi estimé qu'une telle intervention était peu probable. "Evidemment, une intervention directe des Etats-Unis à Cuba est pratiquement exclue", a-t-il déclaré lors de cette même conférence online. Néanmoins, a signalé M. Romanov, "une intervention d'autre sorte s'est poursuivie depuis toutes ces dernières décennies et se poursuit à présent. Bien plus, elle sera même de plus en plus intense d'une année à l'autre".
Et de préciser: "Déjà les dernières déclarations de la Maison-Blanche, le déblocage de fonds financiers supplémentaires pour le soutien de l'opposition à Cuba et bien d'autres démarches des Américains montrent que Washington entend ne pas épargner ses efforts et profiter du départ, en perspective inévitable, de Castro de la scène politique pour faire revenir Cuba, sinon à l'époque de Batista, du moins dans la zone d'influence des Etats-Unis".
De son côté, une autre participante à la conférence, Olga Gridtchina, chercheuse au Centre de recherche sur l'économie internationale (CIEI) de l'Université de la Havane, s'est rangée à l'avis de ses collègues, en déclarant: "Pour ce qui est d'une intervention militaire de la part des Etats-Unis, elle est peu probable. Mais si tout de même les Etats-Unis ont recours à une intervention militaire directe, le peuple cubain défendra incontestablement sa Patrie jusqu'à la dernière goutte de sang".
