La présidente de la Finlande, Mme Tarja Halonen, et le roi Abdallah II de Jordanie ont été unanimes à insister sur la nécessité d'arrêter au plus vite les hostilités entre le Liban et Israël. A l'heure actuelle, a souligné Mme Halonen, tous les regards sont tournés vers le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies dont on attend une résolution sur la situation au Liban.
"Nous espérons bien que le Conseil de sécurité va adopter une bonne résolution", a dit la présidente de la Finlande.
Pour sa part, le roi Abdallah II de Jordanie a signalé l'importance du règlement des problèmes profonds au Proche-Orient dès qu'un accord de cessez-le-feu serait atteint.
"Quand les canons vont se taire, le principal sera de faire progresser le processus de paix. Si nous essuyons un échec, l'avenir du Proche-Orient paraîtra lugubre", a estimé le roi de Jordanie.
A titre de pays-président de l'Union européenne (UE), la Finlande déploie des efforts très énergiques pour désamorcer la crise, en tenant des rencontres, des négociations et des consultations avec toutes les parties intéressées.
La veille, le ministre des Affaires étrangères de la Finlande, Erkki Tuomioja, s'est rencontré avec son homologue jordanien pour discuter de la crise au Proche-Orient, et déjà mercredi le chef de la diplomatie finlandaise a pris l'avion à destination de l'Egypte pour y mener des négociations.
Quoi qu'il en soit, pour ce qui est des démarches concrètes pour le règlement de la crise et notamment en ce qui concerne un éventuel envoi de ses soldats de la paix dans le sud du Liban, la Finlande y adopte une attitude prudente, tout d'ailleurs comme sa voisine au Nord - la Norvège.
Mercredi, le ministère finlandais de la Défense a fait savoir l'identification du corps du capitaine-lieutenant Jarno Makinen, Finnois de 29 ans, péri le 25 juillet dernier avec les trois autres observateurs internationaux à l'issue d'un bombardement israélien qui avait détruit le poste de l'observation de l'Organisation des Nations Unies.
La Finlande n'est pas prête à risquer la vie de ses citoyens et se réserve le droit à la réflexion après la définition des conditions d'envoi des "casques bleus" au Liban si le Conseil de sécurité de l'ONU en décide.
Quoi qu'il en soit, tout comme les autres pays de l'Europe du Nord, la Finlande ne doute pas un seul instant de la nécessité d'envoyer au Liban un contingent de paix international. Qui plus est, cette attitude n'a même pas varié après la déclaration du Liban sur son intention d'introduire ses troupes dans le sud du pays après le départ des Israéliens de ce territoire.
Or, Mika Kerttunen, expert à l'Ecole supérieure de la Défense de la Finlande, a qualifié, dans une interview à l'agence nationale finlandaise CTT, cette déclaration du Liban de "plutôt symbolique ou politique que de militaire et réelle".
"C'est une déclaration dans le cadre d'un processus politique, destinée avant tout au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies. Le gouvernement du Liban essaie de faire croire qu'il peut contrôler la situation", a fait remarquer le politologue.
Selon Mika Kerttunen, cette déclaration du Liban cache la peur que si le conflit n'est pas réglé dans l'immédiat, la présence de l'armée israélienne sur le territoire libanaise s'éternisera. Le Liban ne veut pas non plus admettre dans le sud du pays des "casques bleus" impossibles à contrôler.
Néanmoins, a souligné l'expert, l'armée libanaise ne pourra pas, à elle seule, contrôler les milices du Hezbollah.
"La question se pose en outre pourquoi le gouvernement du Liban ne l'a pas fait avant (n'a pas déployé ses troupes régulières dans le sud du pays) quand les Syriens sont partis du Liban", a-t-il poursuivi.
Pour ce qui est des plans de règlement d'après-guerre, parmi tous les pays de l'Europe du Nord, c'est la Suède qui s'y monde la plus active.
Ainsi, le premier ministre suédois, Göran Persson, a déjà promis au Liban une assistance dans la reconstruction du pays après la guerre. A part cela, le chef du gouvernement de la Suède propose, dès qu'un accord de cessation des hostilités sera atteint, de convoquer en Suède même une conférence internationale pour discuter de l'assistance à accorder au Liban après la guerre.