"Le nouveau pouvoir évitera de provoquer des manifestations antirusses en Ukraine", a-t-il affirmé dans une interview au quotidien russe Rossiiskaïa Gazeta qui doit être publiée samedi.
Interrogé sur le différend gazier qui opposait les deux pays, M. Ianoukovitch a appelé à "cesser de se chamailler avec les voisins et apprendre le langage du respect vis-à-vis de la Russie, notre partenaire important".
"Quand certains responsables politiques appelaient à dénoncer les accords gaziers, ils manigançaient. Ces ententes sont impossibles à briser", a-t-il déclaré.
Le nouveau cabinet saura "négocier pour ravitailler l'Ukraine en hydrocarbures pendant l'hiver", a-t-il indiqué.
Le nouveau gouvernement sera à même de stabiliser la situation économique, car l'Ukraine "vient de sortir d'une crise politique et économique", a-t-il fait observer.
Selon le nouveau premier ministre, les Ukrainiens ont assisté à une brusque hausse des prix des hydrocarbures et des tarifs du logement, alors que le budget n'est pas appliqué entièrement.
"Les autorités locales se déchiraient pour savoir qui a raison et qui a tort. Les équipements collectifs sont dans un état lamentable, et les autorités ont oublié les préparatifs de la saison du chauffage", a souligné M. Ianoukovitch.
S'agissant de l'adhésion à l'OTAN, il a indiqué que, conformément au Pacte d'unité nationale signé entre les principales forces politiques du pays, le dossier devait être soumis à un référendum national. "Aujourd'hui, la majorité de la population s'opposent à l'adhésion à l'OTAN, et nous respectons sa volonté", a-t-il dit.
"Quant au statut de la langue russe, nous défendrons le droit des Ukrainiens d'utiliser la langue qui leur est convient pour s'exprimer. La langue ukrainienne a le droit de se développer, mais le russe n'a pas moins de droits. Si les gens souhaitent parler russe avec les fonctionnaires, ils doivent avoir cette possibilité", a relevé M. Ianoukovitch.
"Aujourd'hui, la majorité parlementaire est pour la première fois dotée de pouvoirs suffisants pour renverser la situation dans le pays", a-t-il indiqué.
"Jamais auparavant l'Ukraine n'a effectué un virage aussi brutal. Nous devons manoeuvrer avec prudence pour faire sortir le pays sur un chemin menant à la prospérité économique et à la stabilité politique. C'est ce que veulent les Ukrainiens. Donc, c'est le principal intérêt national", a souligné M.Ianoukovitch.