("Si vis pacem, para bellum": Qui veut la paix prépare la guerre, ndlr.)
Jeudi, les grands quotidiens nationaux ont publié en une des matériaux consacrés à la modernisation de l'armée et des armements, rapportant la tenue partout dans le pays de meetings en faveur du gouvernement et de Raul Castro, ministre de la Défense et frère du leader cubain à qui Fidel, récemment opéré, a cédé provisoirement tous les postes supérieurs en attendant son rétablissement.
Selon la presse cubaine, les entreprises de l'industrie d'armements tournent déjà à plein rendement, alors que les comités de défense de la Révolution ont renforcé leur contrôle sur l'ordre public dans les localités. A Cuba, ces comités sont omniprésents, des immeubles d'habitation aux coopératives agricoles, en passant par les usines.
Et bien que le mot de mobilisation soit absent des médias, des mesures correspondantes sont prises sur une vaste échelle, devenant particulièrement visibles après les appels à l'insurrection et à la création d'un "gouvernement militaro-civil de transition sans Castro" qui ont retenti au sein de l'émigration cubaine à Miami et qui étaient adressés à la population de l'île et à l'armée cubaine.
La Havane s'est mis à évoquer ouvertement une éventuelle agression de la part des Etats-Unis et des organisations d'émigration cubaines, après la déclaration mercredi du porte-parole de la Maison Blanche Tony Snow, dans laquelle il a déclaré que les Etats-Unis ne voyaient rien qui puisse les pousser à "tendre une main au président provisoire de Cuba, car le fait qu'un dirigeant autoritaire cède le pouvoir à son frère ne signifie pas la chute de l'autocratie".
Jeudi, le Département d'Etat a aussi exprimé son mécontentement face à la délégation des compétences de chef d'Etat cubain à Raul Castro.
Le gouvernement cubain discerne nettement une menace dans ces gestes de Washington et ne cache pas ses projets de renforcer la défense nationale. "Le jour où Fidel disparaîtra, une guerre commencera. Voilà ce que veulent dire les Etats-Unis", a souligné, commentant la position de la Maison Blanche dans son intervention à la télévision, le président du parlement cubain Ricardo Alarcon.
Contactées par RIA Novosti, des sources cubaines expliquent le secret qui entoure l'état de santé de Fidel Castro par des considérations de sécurité d'Etat. En effet, rien, sauf des bulletins qui évoquent la "stabilité" de l'état dans lequel se trouve le leader cubain, n'est publié dans l'île au sujet de sa santé. Au gouvernement, on estime en effet que toute information négative sur la santé de Fidel pourrait servir de prétexte à une vaste agression contre l'île.