"S'agit-il là effectivement d'un acte d'agression? Je ne le dirais pas car le Hezbollah est une organisation à caractère politique et social alors que les termes et les normes du droit international ne s'appliquent, en règle générale, qu'aux relations entre Etats", a précisé M. Peresypkine qui est aujourd'hui président de l'Association d'amitié et de rapports culturels et d'affaires russo-libanaise.
M. Peresypkine a rappelé les paroles de l'ambassadeur du Liban à Moscou, Assem Jaber, affirmant que c'étaient justement les Israéliens qui avaient capturé plusieurs commandos du Hezbollah.
"Le Hezbollah a revendiqué la restitution de ses combattants, mais les Israéliens ont refusé de le faire. Alors, le 12 juillet dernier, les hommes du Hezbollah ont franchi la frontière et capturé deux soldats israéliens. Le Hezbollah affirme que les soldats israéliens, tout comme ses propres commandos en captivité en Israël, sont des prisonniers de guerre, car Israël et le Liban sont toujours en guerre", a-t-il indiqué.
Après cela, a poursuivi M. Peresypkine, les Israéliens se sont mis à pilonner le territoire libanais, et le Hezbollah y a rétorqué par des tirs de roquettes.
"Aussi est-il extrêmement difficile de chercher les coupables dans la situation actuelle, tout comme dans la situation dans les territoires palestiniens. Cela implique un immense travail préparatoire", a fait remarquer l'ex-ambassadeur russe au Liban.
Par ailleurs, il n'y a aucune preuve formelle de l'implication de l'Iran dans les fournitures d'armes aux milices du Hezbollah.
"On prétend cependant qu'une telle assistance est accordée. Quoi qu'il en soit, il faut là des preuves documentaires plus précises pour affirmer de quelle assistance il s'agit au juste et des volumes de celle-ci", a souligné l'expert.
Dans le même temps, a-t-il continué, le Hezbollah est un mouvement chiite, tout comme la direction de l'Iran. Aussi est-il tout à fait naturel que tant la direction iranienne que le peuple de l'Iran éprouvent de la compassion pour le Hezbollah.
Somme toute, M. Peresypkine ne croît pas qu'Israël frappera l'Iran.
"L'Etat hébreu se rend parfaitement bien compte de tout le danger de tels actes. L'Iran est une superpuissance régionale qui possède une armée nombreuse et bien équipée, et si cela se produit quand même - j'entends une attaque d'Israël contre l'Iran - ce sera sans doute la plus grosse erreur de la direction israélienne, et toute la zone du conflit s'enflammera pour se transformer en vrai cauchemar", a souligné l'ancien ambassadeur russe au Liban.