Le Vietnam a été le dernier pays visité lors de cette tournée. "Le Vietnam est un pays symbolique, car les Vietnamiens ont gagné une guerre contre les Américains", a indiqué à RBC Daily Alexeï Makarkine, directeur général adjoint du Centre des technologies politiques, commentant la tournée du leader vénézuélien.
Hugo Chavez s'est rendu également en Biélorussie, en Russie, en Iran et au Qatar, notamment pour signer certains accords importants avec les chefs de ces Etats. Par exemple, les géants gaziers russes Gazprom et Lukoil ont obtenu la possibilité, grâce à cette visite, de s'implanter non seulement sur le marché vénézuélien, mais aussi sur celui de l'Amérique latine en général.
Les entreprises russes se sont vu proposer de participer à la construction d'un gazoduc reliant le Venezuela au Chili ou même à l'Argentine. Le coût du projet est de 20 milliards de dollars, selon M. Makarkine.
De plus, le président vénézuélien a signé un contrat sur la livraison d'avions Su-30, d'hélicoptères et de cent mille fusils d'assaut Kalachnikov pour un montant qui pourrait dépasser les 3 milliards de dollars, a-t-il ajouté.
En Iran, Hugo Chavez a signé entre autres un accord sur la prospection conjointe de gisements pétroliers au Venezuela. Les médias américains ont tout de suite fait grand bruit autour de ce contrat, déclarant que la prospection conjointe n'avait pas de sens et que l'Iran tenterait sans doute de mettre la main sur des gisements d'uranium au Venezuela. En attendant, les Iraniens ont investi dans l'économie vénézuélienne environ un milliard de dollars. Le volume de ces investissements pourrait s'élever à 9 milliards de dollars d'ici peu, selon le ministère iranien du Pétrole.
Au Vietnam, le numéro un du Venezuela a déclaré que son pays accorderait une assistance à Hanoi dans le développement de son industrie pétrolière et gazière. Les deux pays ont signé trois accords dont le plus intéressant est celui portant sur la coopération dans le secteur énergétique et la pétrochimie.
"Le Venezuela souhaiterait s'implanter sur le marché vietnamien des hydrocarbures, bien qu'il ne soit pas trop important. En fait, à l'heure actuelle, une seule compagnie étrangère est présente sur ce marché, à savoir Vietsovpetro, russo-vietnamienne", a indiqué M. Makarkine. De cette façon, si la coopération dans le domaine pétrolier entre le Vietnam et le Venezuela se développe, ce dernier pourra entrer en concurrence avec les entreprises russes en Asie du Sud-Est.
La visite d'Hugo Chavez en Orient devrait être considérée également dans un contexte politique, car après la détérioration de l'état de santé du principal opposant aux Etats-Unis, Fidel Castro, c'est lui qui prend la place du premier leader latino-américain ennemi des Américains.
"Les Américains cherchent à neutraliser Chavez, c'est pourquoi il doit entreprendre des démarches qui puissent souligner que le président vénézuélien prend le relais de Castro. Il veut être une figure de proue pour les radicaux anti-américains de l'Amérique latine", estime l'expert.
Les analystes sont unanimes à croire que pour le moment, c'est justement le Venezuela et non pas Cuba qui est le casse-tête majeur des Etats-Unis. Le régime de Fidel Castro à Cuba n'est plus aussi viable qu'auparavant, surtout si l'on prend en compte les problèmes de santé de son leader. Et Chavez pourrait représenter une réelle menace pour les Etats-Unis à l'avenir, a indiqué à RBC Daily Barthélémy Courmont, expert de l'Institut de Relations internationales et stratégiques (IRIS) de Paris.