"Des déclarations, il faut enfin passer à la mise en oeuvre de plans de paix. Je pense que la reconnaissance par la Géorgie de la république d'Ossétie du Sud et de la république d'Abkhazie serait le moyen le plus rapide et le plus raisonnable de régler les conflits régionaux", a déclaré M. Kokoïty dans une interview à la chaîne de télévision Russia Today vendredi.
Selon le président sud-ossète, la décision de Tbilissi d'installer dans les gorges de la Kodori, l'unique territoire abkhaz contrôlé par la Géorgie, le "gouvernement légitime de la république d'Abkhazie", s'inscrit dans la continuité des provocations. "Le gouvernement géorgien déploie un maximum d'efforts pour régler militairement le problème de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie" et rejette la proposition de signer un mémorandum sur la non-reprise des opérations, a-t-il ajouté.
"Les actions de Tbilissi montrent clairement que le peuple géorgien s'est retrouvé au bord d'une tragédie. Je regrette aussi que la communauté occidentale appuie aujourd'hui M. Saakachvili, et refuse de comprendre le problème dans son ensemble", a souligné le président sud-ossète.
Donnant son avis sur l'opération menée par l'armée et la police géorgiennes contre les partisans d'Emzar Kvitsiani (ex-représentant du président Chevardnadze en Svanétie qui a refusé de se soumettre à Tbilissi, ndlr), le président sud-ossète a dit qu'il s'agit-là d' "une véritable opération armée".
Quant au contingent de paix déployé en Ossétie du Sud, le président de la république non reconnue a noté que les soldats russes font l'objet de provocations quotidiennes de la part des forces géorgiennes. "Tout a été fait pour les entraîner dans un conflit, les discréditer et obtenir leur retrait", a-t-il dit.
"Toutes ces provocations tendent à dénigrer le gouvernement russe, la force de paix russe, les dirigeants d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, tous les prétextes sont mis à profit pour "faire exploser" la situation", a relevé M. Kokoïty.
"Ces conflits - osséto-géorgien et abkhazo-géorgien - peuvent déborder leur cadre", a-t-il ajouté.
M. Kokoïty est aussi sûr que, "comme en Abkhazie", le contingent de paix russe "restera dans la zone du conflit osséto-géorgien, en vertu de tous les accords, jusqu'au règlement définitif ".
"Il faut prendre conscience de nos intérêts communs et tout faire pour préserver la paix : renoncer aux pressions, se mettre à la table de négociations, conférer aux évolutions régionales un cours légal. Nous autres, dans le sud de l'Ossétie, nous sommes prêts à nous mettre à la table de négociations avec les dirigeants géorgiens", a conclu M. Kokoïty.
