"En accord avec le parlement et le premier ministre du pays, j'ai pris la décision de déployer dans les gorges de la Kodori, pour la première fois depuis 1993, le gouvernement légitime d'Abkhazie, qui étendra la juridiction de la Géorgie à ce territoire", a déclaré M.Saakachvili dans son message à la nation.
"La Géorgie n'entend pas aggraver la situation ni provoquer une quelconque confrontation", a souligné M.Saakachvili.
"Nous sommes en faveur d'un règlement négocié du conflit abkhazo-géorgien", a-t-il dit.
"Cette décision a une importante signification politique. Ils (les membres du gouvernement d'Abkhazie) doivent travailler dans cette région, mais les milieux criminels locaux les ont empêchés de le faire", a noté le président géorgien.
M. Saakachvili s'est adressé à la population abkhaze. "La Géorgie ne veut pas commencer une confrontation avec l'Abkhazie. Nous continuons de nous en tenir à notre plan de paix pour le règlement du conflit abkhazo-géorgien", a dit M. Saakachvili.
Selon le président géorgien, le "gouvernement légitime d'Abkhazie" exercera le contrôle total sur le territoire des gorges de la Kodori et fera renaître cette contrée.
Dans les jours à venir, une cargaison humanitaire sera envoyée dans les gorges de la Kodori, dont des denrées alimentaires et des matériaux de construction pour rétablir l'infrastructure de transport, a annoncé M. Saakachvili.
Ces deniers jours, le ministère géorgien de l'Intérieur a mené dans les gorges une opération spéciale contre Emzar Kvitsiani, ancien représentant de l'ex-président géorgien Edouard Chevardnadze, et ses partisans, qui ont refusé de se soumettre aux autorités officielles du pays.
Les gorges de la Kodori est l'unique territoire abkhaz contrôlé par Tbilissi. Ex-autonomie au sein de la république soviétique de Géorgie, l'Abkhazie a proclamé son indépendance envers elle en 1992, au lendemain de la fin de l'URSS. Après la guerre d'indépendance de 1992-1993, elle a toujours refusé, malgré les nombreuses propositions de vaste autonomie au sein d'un Etat uni, de reconnaître la souveraineté géorgienne sur son territoire.
