"L'Abkhazie est prête à débattre des propositions constructives à condition que celles-ci ne touchent aux intérêts vitaux du peuple abkhaz qui s'est exprimé en faveur de l'indépendance lors du référendum de 1999", a noté le ministre.
"Il ne faut pas dicter des conditions à l'Abkhazie, nous n'en avons pas l'habitude", a encore souligné M. Chamba, commentant les propos de la présidente du parlement géorgien, Nino Bourdjanadze, selon laquelle la Géorgie serait prête à signer un traité sur la non-reprise des hostilités en Abkhazie et Ossétie du Sud, mais sous certaines conditions. "Nous serions prêts à tenir compte de toute proposition qui n'entre pas en contradiction avec le principe de l'intégrité territoriale de la Géorgie et ses intérêts nationaux", a-t-elle déclaré.
Le ministre abkhaz des AE a rappelé dans son entretien que l'Abkhazie avait signé au cours des négociations abkhazo-géorgiennes de nombreux documents sur la non-reprise des opérations militaires. Ces documents sont signés par l'Abkhazie, la Géorgie, l'ONU, l'OSCE et la Fédération de Russie, a précisé le ministre.
Depuis 1997 et avec la participation de la Russie, de l'ONU, des pays faisant partie du Groupe des Amis du Secrétaire général de l'ONU, les parties au conflit débattent d'un accord de paix et de non-reprise des hostilités sous des garanties internationales, a poursuivi le ministre abkhaz, notant que la Géorgie a toujours refusé de signer ce document.
De l'avis du diplomate, la Géorgie devrait être intéressée dans une plus grande mesure à rechercher les moyens d'un règlement négocié du conflit mais son comportement est diamétralement opposé.
"Il faut rechercher les moyens d'un règlement négocié (du conflit) au lieu d'aggraver la situation", a encore indiqué le ministre Chamba.
Ancienne autonomie de la république soviétique de Géorgie depuis 1922, l'Abkhazie refuse depuis 1991, année de la fin de l'URSS, de reconnaître, malgré les nombreuses propositions de très vaste autonomie au sein d'un Etat géorgien unique, la souveraineté de Tbilissi sur son territoire. La guerre d'indépendance entre l'Abkhazie et la Géorgie (1992) a abouti en 1994 à l'entrée de forces collectives de paix de la CEI dans la zone du conflit.