"Les perspectives d'un règlement négocié de la situation au Proche-Orient sont pratiquement inexistantes ou extrêmement minces. En fait, on peut ne plus parler de processus de paix dans la région", a dit l'expert.
Avec la venue au pouvoir de la direction du HAMAS, la situation s'est encore compliquée, a-t-il indiqué.
"Il est tout à fait paradoxal que de nos jours, des organisations franchement terroristes arrivent au pouvoir par la voie démocratique. Quand le HAMAS a accédé au pouvoir, les perspectives de règlement de la crise au Proche-Orient sont devenues encore plus incertaines, voire plus sombres qu'auparavant", a poursuivi Sergueï Oznobichtchev.
Ces derniers temps, les relations se sont sérieusement aggravées non seulement entre les Israéliens et les Palestiniens, mais aussi entre les Arabes eux-mêmes, et notamment entre le HAMAS et le FATAH, plus modéré, ainsi qu'entre d'autres mouvements et organisations dont le nombre ne cesse de croître, a-t-il fait remarquer.
"Chacune de ces organisations poursuit son objectif et a ses nuances, mais la concorde fait toujours défaut entre tous ces mouvements et organisations", a souligné l'expert.
Dans le même temps, a dit Sergueï Oznobichtchev, la tactique adoptée par Israël consiste à répondre à chaque victime et à chaque acte de violence par des opérations militaires souvent disproportionnées.
"Cette vendetta ne fait évidemment qu'aggraver la situation. Nul ne se souvient sans doute plus qui doit se venger de qui et de quoi, mais la machine de vengeance tourne de plus en plus vite. Aussi, les perspectives d'un changement positif sont-elles beaucoup plus incertaines aujourd'hui qu'auparavant", a-t-il noté.
Tout porte à croire que la situation va se dégrader encore plus, selon l'expert. "L'escalade de la violence va se poursuivre, tant que la situation ne deviendra pas tout à fait critique, et c'est sans doute seulement après que les parties au conflit pourront enfin se ressaisir et revenir à la table des négociations, en essayant d'arrêter cette machine infernale", suppose Sergueï Oznobichtchev.
"Quoi qu'il en soit, aujourd'hui il n'y a aucun signe (d'une telle volonté). Les parties sont à ce point entraînées dans leurs confrontations politiques et les violences qu'il est extrêmement difficile de les arrêter. C'est la raison pour laquelle je ne vois pas de lumière au bout du tunnel", a conclu le directeur de l'Institut d'analyses et d'évaluations stratégiques.