"De la part des représentants haut placés de l'administration, il n'était guère judicieux de choisir une telle conférence pour exposer la position du gouvernement des Etats-Unis à quelques jours du Sommet du G8 que Vladimir Poutine va accueillir à Saint-Pétersbourg", écrit Mikhaïl Marguelov dans sa lettre ouverte au rédacteur du journal "New York Times" à l'occasion de la publication le 10 juillet dernier d'un article de Garri Kasparov sous le titre "Ce qui est mauvais pour Poutine est bon pour les Russes".
Kasparov qui est l'un des principaux organisateurs de ce forum de l'opposition prétend dans son article que Moscou est devenu un "allié pour tous les gouvernants non-démocratiques du monde entier".
Mikhaïl Marguelov signale dans sa lettre la participation à ce forum moscovite de deux secrétaires d'Etat adjoints américains, Daniel Fried et Barry Lowenkron.
"Le niveau de représentation des Etats-Unis à une telle manifestation où un simple diplomate de l'ambassade aurait suffi est difficile à expliquer, à moins qu'une décision spéciale ait été adoptée au niveau le plus élevé du gouvernement US pour épauler les opposants les plus scandaleux et marginalisés de Vladimir Poutine", lit-on dans la lettre du sénateur russe.
"Et bien que l'opinion personnelle de M.Fried et de M.Lowenkron mérite sans doute d'être respectée, ils étaient à Moscou au nom du gouvernement des Etats-Unis", relève Mikhaïl Marguelov.
"Il serait sans doute intéressant de savoir quelle serait, par exemple, la réaction des Américains, quelles que soient leurs opinions politiques, si deux vice-ministres russes des Affaires étrangères s'étaient joints à Cindy Sheehan lors de sa manifestation de protestation contre la guerre en Irak en face du ranch texan du président Bush", poursuit le parlementaire russe dans sa lettre.
Et d'ajouter que ce n'est pas seulement un exemple de mauvaise diplomatie, mais aussi et surtout une ingérence directe dans les affaires intérieures de la Russie.
"Bien que la démocratie montante en Russie puisse paraître imparfaite aux yeux de certains, elle se développe tout de même comme les Russes eux-mêmes le veulent", écrit Mikhaïl Marguelov, tout en rappelant que la Russie a toujours été pour les Etats-Unis et l'Europe un partenaire sûr et indispensable dans la lutte contre le terrorisme.
"Au lieu de se saisir des problèmes intérieurs de la Russie, le Sommet du G8 doit être pour les Etats-Unis et la Russie une occasion de se concentrer avec leurs amis - leaders des démocraties mondiales - sur leurs problèmes communs", souligne Mikhaïl Marguelov.
