"Nous sommes contre les restrictions discriminatoires en vigueur aux Etats-Unis vis-à-vis des entreprises du secteur nucléaire russe, et nous aimerions pouvoir approvisionner vos centrales nucléaires en uranium de façon directe et non par le biais d'un intermédiaire monopoliste qui nous est imposé artificiellement", a-t-il indiqué répondant à un internaute américain curieux de savoir si le dossier des fournitures d'uranium serait évoqué au sommet du G8.
"Le problème que vous avez évoqué existe réellement, et nous avons bien des choses à examiner avec M. Bush", a-t-il dit.
"L'objectif que nous nous fixons est le libre accès au marché. Les entreprises du secteur nucléaire russe n'ont pas besoin de préférences. La seule chose que nous voulons, c'est pouvoir rivaliser d'égal à égal sur les marchés extérieurs, y compris américain", a souligné Vladimir Poutine.
Les restrictions sur les fournitures d'uranium russe faiblement enrichi sont en vigueur depuis 1991 après que l'Union soviétique eut cassé les cours mondiaux en fournissant sur le marché un grand lot d'uranium naturel. Actuellement, la Russie n'est autorisée à travailler sur le marché américain que par le biais d'un intermédiaire.
En mai dernier, quand le directeur de l'Agence russe de l'énergie atomique (Rosatom), Sergueï Kirienko, s'est rendu aux Etats-Unis pour demander la levée des restrictions, les groupes énergétiques américains l'ont rassuré de leur disposition à encourager les exportations russes. Mais tout porte à croire, selon Rosatom, que l'US International Trade Commission qui se réunira le 18 juillet prochain votera pour le maintien des restrictions, car il suffit qu'une compagnie américaine dénonce la menace d'un dumping pour que la décision soit négative. Un porte-parole de Rosatom assure toutefois que le secrétaire américain au Commerce Carlos Gutierrez a accepté la création d'un groupe de travail chargé d'élaborer un plan d'action pour supprimer les mesures antidumping.