"L'information relayée par des médias sur un accord intervenu entre le premier ministre et "différentes ONG" au sujet du transfert des dépouilles des soldats soviétiques enterrés sur la colline Tonismagi n'est pas conforme à la réalité. Le pouvoir est indifférent au point de vue de nombreuses ONG du pays", peut-on lire dans leur déclaration diffusée mercredi.
Cette déclaration adressée à l'opinion, au parlement, au gouvernement et au président du pays a été signée par 35 ONG.
Selon les auteurs de cette déclaration, "pratiquement tous les propos publics en faveur du démantèlement, à Tonismagi, du monument aux morts dans la guerre contre le nazisme ne sont que l'avis personnel de certaines personnalités sélectionnées et qui n'est d'ailleurs connu que dans l'interprétation de journalistes".
Les représentants des ONG rappellent également que "les hommages publics à la mémoire des morts dans la lutte contre le nazisme est une des traditions culturelles d'Europe" et que "cette mémoire est aussi sacrée pour l'Estonie".
La déclaration attire l'attention sur le fait que "l'intention de transférer les restes enterrées à côté du monument n'est pas conforme aux normes du droit international et pourrait avoir des conséquences imprévisibles pour une Estonie multiethnique".
Le document a été signé par des organisations telles que le Parti constitutionnel, l'Union contre le néonazisme et les haines interethniques, l'Union des sociétés de charité et de civilisation slaves, la Société de protection des monuments de la culture russe en Estonie, l'Union des Russes d'Estonie, l'Union estonienne des anciens d'Afghanistan, de guerres locales et de conflits militaires.
Antérieurement, le premier ministre estonien Andrus Ansip avait supposé que la décision de transférer le monument au Soldat libérateur à Tonismagi puisse être prise par le parlement du pays.
A une conférence de presse le 29 juin, M. Ansip s'était de nouveau prononcé en faveur du transfert du monument à un des cimetières de la ville.
Selon le premier ministre, un accord aurait été enregistré à ce sujet entre différentes organisations, dont, selon lui, les représentants des Eglises catholiques et luthérienne, de la communauté juive et l'Union pour l'aménagement de cimetières militaires."On peut dire que l'accord sur le transfert des enterrements est pratiquement intervenu. Leur transfert a été approuvé aussi par le chef de l'Eglise orthodoxe estonienne du Patriarcat de Moscou le métropolite Kornili", avait déclaré le premier ministre estonien.
