"Priver la langue russe de son statut officiel portera un coup dur à l'économie de la Kirghizie et compliquera l'intégration du pays à la communauté internationale", a-t-il souligné.
"Une société multiculturelle garantissant l'usage de plusieurs langues constitue incontestablement un avantage pour un petit pays, y compris sur le plan économique", a estimé le diplomate.
La promotion du kirghiz, qui est langue d'Etat, "ne signifie qu'on puisse empiéter sur les droits des locuteurs d'autres langues maternelles", a fait remarquer le chef du Centre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe à Bichkek.
La Kirghizie (cinq millions d'habitants) est peuplée par quelque 80 ethnies dont les représentants communiquent en langue russe, dont le statut officiel est consacré dans la Constitution du pays. A l'heure actuelle, cependant, une nouvelle Loi fondamentale de la Kirghizie est en préparation et on entend de plus en plus souvent s'élever des voix insistant sur la nécessité de priver la langue russe de son statut.
Par ailleurs, a fait remarquer Markus Müller, une situation interethnique très complexe est observée à présent dans le Sud de la Kirghizie. "Une analyse approfondie montre à quel point la situation est préoccupante", a-t-il dit. La cause réside dans la pauvreté et la difficile conjoncture économique et sociale dans les régions Sud du pays. "Certains groupes intéressés" peuvent profiter de cette situation, a averti le chef du Centre de l'OSCE dans la capitale kirghize.
Les rapports interethniques dans le Sud de la Kirghizie ont attiré ces dernières années l'attention de l'OSCE et de l'Organisation des Nations Unies, constate Markus Müller.
Dans les régions d'Och et de Djalalabad, dans le Sud de la Kirghizie, la proportion de Kirghiz et d'Ouzbeks ethniques est à peu près équilibrée.
