XIANGGANG (Hong-Kong), 19 juin - RIA Novosti. Le prochain lancement du missile balistique intercontinental Taepodong-2 est fort possible parce que la RDPC ne risque rien mais, au contraire, peut renforcer ses postions dans l'arène internationale, a déclaré lundi dans une interview téléphonique à RIA Novosti Peter Beck, chef du bureau sud-coréen de l'influant International Crisis Group.
"Il est fort possible qu'un tir d'essai de missile ait lieu dans les prochains jours, voire dans les heures qui viennent car la RDPC ne risque rien dans cette situation et peut même toucher des dividendes de ce lancement", a déclaré Peter Beck.
"Bien que les Etats-Unis et le Japon promettent de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU en cas de tir, il est évident aujourd'hui que la Chine, et probablement la Russie, s'opposeront à l'adoption de sanctions supplémentaires contre Pyongyang", a souligné l'expert.
Mercredi dernier, 14 juin, citant des hauts représentants de l'administration Bush, la chaîne de télévision NBC avait annoncé que le missile balistique intercontinental Taepodong-2, capable de porter une ogive nucléaire et d'atteindre le territoire des Etats-Unis, était installé sur un pas de tir sur la côte est de la Corée du Nord.
De l'avis de l'expert, le lancement de ce missile serait la réaction de Pyongyang à la position dédaigneuse des Etats-Unis.
"Les autorités de la RDPC cherchent à se signaler de nouveau à l'attention générale, elles sont offensées que leur demande de négociations avec les Etats-Unis sur l'ensemble des questions et des contradictions ait été laissée sans suite", affirme Peter Beck.
Le tir du missile n'aura aucun effet sur l'aide alimentaire chinoise et sud-coréenne car elle est un facteur clé de la stabilité du régime nord-coréen, a encore estimé l'expert.
Peter Beck a cependant reconnu que les craintes du Japon de voir le missile ou une de ses parties tomber sur le territoire japonais n'étaient pas sans fondement.
Les missiles nord-coréens ne sont pas très précis et fiables. Autant dire que tout peut arriver, a-t-il déclaré.
Aujourd'hui, "la RDPC pourrait arrêter les préparatifs du tir si seulement Pékin le lui demandait avec insistance mais les autorités chinoises ne semblent pas décidées à faire pression sur Pyongyang", a affirmé l'expert.