Abkhazie, Ossétie du Sud, Transnistrie: vers une alliance militaire (politologue russe)

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MOSCOU, 14 juin - RIA Novosti. La déclaration des dirigeants d'Abkhazie, d'Ossétie du Sud et de Transnistrie sur la création d'une force de paix conjointe témoigne de leurs projets de mettre sur pied une alliance militaire, a indiqué à RIA Novosti le directeur de l'Institut des pays de la CEI Konstantin Zatouline.

Selon le politologue russe, par cette déclaration mercredi les présidents de ces républiques non reconnues ont fait preuve de solidarité réciproque, faisant ressortir leur volonté d'unir leurs efforts, y compris militaires, aux cas où ils feraient l'objet d'une menace de guerre.

La rencontre des leaders des républiques autoproclamées à Soukhoumi, en Abkhazie, se déroule sur fond de processus dans le monde qui peuvent constituer un argument en faveur de la révision, par la Russie, de son attitude envers ces Etats non reconnus, a-t-il estimé.

"Mais en même temps les revendications de la Moldavie et de la Géorgie à propos de ces territoires - ces pays les considèrent comme leur appartenant - s'intensifient. Jusqu'à présent, ces pays s'appuient sur la reconnaissance internationale et, de ce fait, y compris de la part de la Russie", a indiqué l'expert.

Conscients de l'éventualité de provocations de la part de la Géorgie et de la Moldavie, "les dirigeants d'Abkhazie, de Transnistrie et d'Ossétie du Sud, envisagent de fait, en lançant la création d'une force de paix, une alliance militaire", a noté Konstantin Zatouline.

"De sérieux obstacles se dressent dans la voie vers cette alliance, dont des obstacles géographiques, mais, ce qui compte surtout, c'est le sens propagandiste de cette déclaration", a ajouté l'expert.

Konstantin Zatouline s'est dit pourtant sûr que la force de paix ne saurait pour l'instant remplacer les contingents de paix russes déployés dans ces républiques.

"Je suis sûr que le corps de paix de ces trois Etats autoproclamés ne sera pas reconnu. Il n'y a aucun doute sur le fait que les contingents de paix russes devront rester en Abkhazie, en Transnistrie et en Ossétie du Sud", a conclu l'expert.

Mercredi, les leaders des trois républiques autoproclamées (Abkhazie, Ossétie du Sud et Transnistrie) - Sergueï Bagapch, Edouard Kokoïty et Igor Smirnov - ont signé dans le cadre de leur rencontre à Soukhoumi une déclaration qui a proclamé la création de la Communauté "Pour la démocratie et les droits des peuples".

Parmi les objectifs de cette communauté, on trouve l'appel à "achever l'officialisation de la dislocation de l'Union des républiques socialistes soviétiques en reconnaissant la République d'Abkhazie, la République moldave de Transnistrie et la République d'Ossétie du Sud comme sujets du droit international".

Les présidents des trois républiques non reconnues ont également signé une déclaration sur la création de forces de paix conjointes, faisant savoir leurs intentions de venir en aide à l'une des trois républiques qui ferait l'objet d'une agression armée de la part de pays tiers.

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