L'OCS, un nouveau succès dans la coopération internationale

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Message du président Poutine à l'occasion du sommet de l'OCS

Message du président Poutine à l'occasion du sommet de l'OCS

Le 15 juin, l'Organisation de coopération de Shanghai, une des plus jeunes structures internationales, fête ses cinq ans. A la veille de la séance anniversaire du Conseil des chefs des Etats-membres de l'OCS à Shanghai, je voudrais faire part de certaines idées à propos du travail de l'organisation, de ses perspectives et tâches pour l'avenir.

Apparue en 2001, l'OCS a rapidement pris de l'envergure et s'est transformée en une organisation régionale influente. Aujourd'hui, le "facteur OCS" constitue un important élément de stabilité dans le vaste espace eurasiatique. C'est une réalité de la politique régionale et globale contemporaine. C'est pourquoi la croissance de l'intérêt des autres Etats et organisations multilatérales pour le travail courant et les conférences de l'OCS ne doit rien au hasard.

Je voudrais rappeler que la création de cette organisation régionale est le résultat de longs efforts de renforcement de la confiance mutuelle. Et si l'on se souvient que, parallèlement, nous avions à résoudre d'autres graves problèmes, nous pouvons vraiment être fiers de la persévérance, de la persistance et de la patience dont ont fait preuve tous les membres. Après d'âpres négociations, les parties ont résolu les problèmes frontaliers. Une telle structure est sans précédent en Asie, tant par la longueur des frontières que par sa composition.

Dès les années quatre-vingt-dix du siècle dernier, à l'époque du travail des "Cinq de Shanghai", s'est imposée l'importance pour nos pays d'unir leurs efforts pour faire face aux nouveaux défis. Nous sommes partis du fait que nous seuls, sur la base d'un partenariat multilatéral, pouvions garantir la paix et le progrès économique dans notre vaste région.

D'autant plus que la situation réelle exigeait d'urgence une coordination des efforts. Plusieurs Etats d'Asie Centrale avaient été la cible du terrorisme international. Ses idéologues cherchaient à attiser dans la région de nouveaux foyers de séparatisme et d'extrémisme national et religieux.

La création de la coalition antiterroriste est souvent associée à la réaction de la communauté internationale à la tragédie du 11 septembre 2001. Oui, il s'agissait d'une certaine rupture dans les esprits et dans la politique internationale. Mais, pour être objectif, les Etats qui ont créé l'OCS avant ces événements dramatiques n'ont pas fait que parler de l'importance de la solidarité dans la lutte contre le terrorisme, ils ont réellement mené ce travail. Ainsi, les pays-membres de l'OCS ont été des pionniers, avançant dès juin 2001 l'initiative de la formation d'une structure antiterroriste régionale.

Aujourd'hui, nous avons déjà des leviers efficaces pour lutter en commun contre, comme le disent nos partenaires chinois, les "trois maux" que sont le terrorisme, le séparatisme et l'extrémisme.

La mise au point de la coopération dans la neutralisation du trafic de drogue et, par extension, d'une étroite coopération dans le cadre des "blocs de force", a constitué la démarche logique suivante.

Les problèmes de stabilité dans la région font constamment l'objet de la plus grande attention de la part des pays membres de l'organisation. Là-dessus, nous sommes ouverts à la coopération la plus large. Selon l'OCS, il faut viser la coordination des efforts et la mise au point d'approches concertées en matière de garantie de sécurité dans tout l'espace Asie-Pacifique. Et avant tout par l'établissement de relations étroites avec les organisations et structures régionales appropriées déjà existantes.

Un tel réseau de partenaires permettra d'éviter les redondances et les parallélismes superflus et d'agir dans l'intérêt commun sans créer de clubs fermés "exclusifs" ni de lignes de disjonction. L'OCS a lancé l'initiative d'une telle coopération en 2004 à Tachkent, et cette idée a reçu un large écho positif.

A ce propos, je voudrais noter le domaine nouveau pour l'OCS qu'est la coopération avec les pays observateurs. A l'heure actuelle, grâce au statut d'observateur, l'Inde, le Pakistan, l'Iran, la Mongolie participent au travail de l'OCS. L'organisation a créé un "Groupe de contact" avec l'Afghanistan. Nous continuons à accumuler de l'expérience en matière de coopération. Cela contribuera certainement à augmenter le prestige de l'organisation, dont la population des pays membres représente presque la moitié des habitants de la Terre. Je le répète, l'OCS est ouverte au dialogue, elle est prête à travailler en faveur de la paix, de la stabilité et du développement.

Il est évident que le large panel d'activité de l'organisation ne se limite pas au seul domaine politique. Notre ordre du jour économique est lui aussi fourni. La coopération économique devient pour l'OCS de plus en plus importante et nécessaire. La région possède de colossales possibilités de coopération efficace mutuellement avantageuse, capable d'augmenter le niveau de vie de la population et de transformer l'Asie Centrale en une des régions les plus développées du monde.

Je suppose que les mécanismes de l'intégration régionale permettront de profiter efficacement des avantages compétitifs naturels des membres de l'OCS. Cela concerne aussi le secteur de l'énergie, les ressources naturelles, les flux de transport et le développement des secteurs traditionnels et innovants de l'industrie, ainsi que la science et les technologies.

Il est évident qu'il s'agit d'un immense champ d'activité pour les milieux d'affaires et les banques. Ce n'est pas un hasard si le prochain sommet coïncidera avec la séance constituante du Conseil d'affaires de l'OCS, qui formera le Centre de coordination des milieux d'affaires des pays membres de l'organisation. On fonde en lui de grandes espérances en matière de création de projets de coopération concrets. Ces efforts seront également étayés par les signataires de l'accord entre les banques, signé en octobre dernier à Moscou.

La dimension humanitaire se renforce elle-aussi dans le cadre de l'OCS. Certes, le travail dans cette voie enrichira l'organisation, lui apportera l'énergie créatrice des liens scientifiques, culturels, humains et entre les jeunes. La base pour ces contacts est solide, les peuples de nos pays ont créé des civilisations uniques, et leur apport au patrimoine culturel mondial est énorme. L'intérêt pour l'étude de ces richesses ne fera que croître.

Nous avons accumulé une large expérience en matière de contacts et d'échanges culturels, de dialogue entre les milieux académiques. Nous préparons des documents sur la coopération dans le domaine de l'enseignement. Il faut que l'expérience bilatérale des partenaires de l'OCS dans le domaine du tourisme et du sport acquière une dimension multilatérale.

Je suis persuadé que les parlementaires des pays de l'OCS, dont la première rencontre a eu lieu fin mai à Moscou, joueront un grand rôle dans la consolidation de la coopération. Ainsi que le Forum de l'OCS récemment créé, qui a réuni experts et scientifiques. Il est appelé à devenir une sorte de mécanisme non gouvernemental d'expertise de l'organisation.

***

Le modèle de coopération que nous avons élaboré, et "l'esprit de Shanghai" lui-même, sont de plus en plus demandés. A la base de notre organisation se trouvent des principes clairs et nets. Parmi eux, la confiance réciproque, la discussion ouverte sur n'importe quel problème, la solution des problèmes sans aucune pression par la voie des consultations. Il s'agit pratiquement de repères authentiques de l'OCS, qui, comme nous l'espérons, vont déterminer l'attrait de l'organisation aux yeux de l'opinion mondiale.

Aujourd'hui, alors que l'on réaffirme les "différences culturelles et civilisationnelles" infranchissables entre les Etats, l'Organisation est un bel exemple de partenariat équitable dans l'espace eurasiatique. Un partenariat dont le but stratégique est le renforcement de la sécurité et de la stabilité régionales, ainsi que l'aide aux processus économiques et aux processus d'intégration, tout en maintenant l'identité nationale et culturelle de chaque Etat.

Les objectifs formulés il y a cinq ans à Shanghai prennent réellement vie. Nous avons créé une base solide afin que l'OCS atteigne non seulement de nouveaux buts en matière de coopération, mais augmente sensiblement sa contribution au règlement des problèmes internationaux actuels. Le gage en est la réelle aspiration de tous les membres de l'organisation au travail conjoint et aux actions solidaires.

(Traduction non officielle du texte rendu public par le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie)

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