La déclaration des républiques autoproclamées ne poussera pas la Russie à les reconnaître (politologue)

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La déclaration conjointe des présidents d'Abkhazie, de Transnistrie et d'Ossétie du Sud ne poussera pas la Russie à les reconnaître, a affirmé dans un entretien mercredi à RIA Novosti un expert de l'Institut d'analyses politiques et militaires, Sergueï Markedonov.

MOSCOU, 14 juin - RIA Novosti. La déclaration conjointe des présidents d'Abkhazie, de Transnistrie et d'Ossétie du Sud ne poussera pas la Russie à les reconnaître, a affirmé dans un entretien mercredi à RIA Novosti un expert de l'Institut d'analyses politiques et militaires, Sergueï Markedonov.

L'objectif du sommet des chefs des républiques non proclamées à Soukhoumi, en Abkhazie, consiste, selon le politologue, à rappeler une fois de plus leur existence et à confirmer que ces Etats sont prêts à s'entraider, conscients que les problèmes et défis politiques auxquels ils sont confrontés sont similaires.

"En faisant de telles déclarations au monde entier, ces Etats mettent en fin de compte l'accent sur le thème de leur reconnaissance", a ajouté le politologue.

Dans cet ordre d'idées, il a qualifié de quelque peu naïves les déclarations de politiques géorgiens, selon lesquelles l'adhésion de la Géorgie à la famille européenne permettrait de sauvegarder l'intégrité territoriale de leur pays.

"Les intentions géorgiennes de contourner la Russie par l'ouest sont naïves. Car l'Europe n'est pas encore arrivée pour de bon dans le Caucase. Lorsque l'Europe sera dans le Caucase, où existe une multitude d'Etats non reconnus, elle y procédera à un inventaire politique des problèmes pour comprendre que cela signifie une nouvelle guerre et de nouvelles purges ethniques. Elle pourra alors soulever le problème de la reconnaissance abkhaze plus vite que la Russie", a déclaré Sergueï Markedonov.

Le politologue n'estime pas que la diplomatie russe doive refréner l'arrivée de l'Europe dans le Caucase.

A son avis, la question de la reconnaissance de ces Etats - Abkhazie et Ossétie du Sud - reste ouverte, et la diplomatie russe doit appliquer une politique habile en se sens. "Non pas reconnaître ces Etats à titre unilatéral mais trouver les arguments qui seront perçus aussi bien par Bruxelles que par Washington", a conclu le politologue.

Mercredi, les leaders des trois républiques autoproclamées (Abkhazie, Ossétie du Sud et Transnistrie) - Sergueï Bagapch, Edouard Kokoïty et Igor Smirnov - ont signé dans le cadre de leur rencontre à Soukhoumi une déclaration qui a proclamé la création de la Communauté "Pour la démocratie et les droits des peuples".

Parmi les objectifs de cette communauté, on trouve l'appel à "achever l'officialisation de la dislocation de l'Union des républiques socialistes soviétiques en reconnaissant la République d'Abkhazie, la République moldave de Transnistrie et la République d'Ossétie du Sud comme sujets du droit international".

Les présidents des trois républiques non reconnues ont également signé une déclaration sur la création de forces de paix conjointes, faisant savoir leurs intentions de venir en aide à l'une des trois républiques qui ferait l'objet d'une agression armée de la part de pays tiers.

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