Moscou y figure à la 29e place. Il y a un an les experts l'avaient placé en 32e position. D'après le classement en question, Moscou est la ville la plus chère de Russie. Toutefois, ce classement est relatif (les Anglais manipulent la même colonne depuis près de vingt ans): le rating établi par Rosstat (Service fédéral des statistiques de Russie) à partir de critères similaires mentionne au moins quatre villes russes dans lesquelles le coût de la vie est plus élevé que dans la capitale.
Ce qui relève de la sensation, c'est la première place occupée par Oslo. La capitale de la Norvège a réussi à supplanter Tokyo et Osaka, leaders depuis une quinzaine d'années, et à s'attribuer le titre de ville la plus chère au monde. A propos, le classement semble avoir été établi comme celui du concours "Miss Monde" où l'on choisit non pas la plus belle fille de la planète, mais ce qu'il y a de mieux sur la liste.
En attendant, Rosstat prétend qu'en Russie il y a des villes où le coût de la vie est plus élevé qu'à Moscou. Petropavlovsk-Kamtchatski, par exemple, ne figure pas sur la liste bien qu'ayant une population de 250.000 habitants. Par contre on y trouve Reykjavik (111.000 habitants, 3e plus chère ville du monde). Et pas parce que c'est la capitale d'un Etat. On y remarque aussi Genève (180.000 habitants) à la 9e place. Yakoutsk (la capitale d'une république russe, 254.000 habitants), est absente. Deux villes d'Extrême-Orient russe, Magadan (200.000 habitants) et Anadyr (10.000), devancent Moscou pour la cherté de la vie.
Ce qui fait la valeur de ce classement c'est qu'il permet de suivre la dynamique annuelle des déplacements des villes sur l'échelle. Impressionnant est le bond réalisé par Rio de Janeiro qui a progressé de 22 places et occupe désormais la 87e. Les grandes capitales africaines que sont Lagos et Nairobi elles aussi ont progressé.
Moscou figure parmi les trente premières villes. Elle a "renchéri de trois points" et talonne New York. Cependant, pour ce qui est de la qualité de la vie, les Moscovites sont encore très loin des Newyorkais et même des Néo-Zélandais d'Auckland bons trentièmes. C'est que pour établir son classement Economist Intelligence Unit a utilisé les prix des produits alimentaires et des services de première nécessité, dont le loyer et les charges ainsi que les transports. Le Moscovite moyen dépense à ces fins 65% de ses revenus mensuels, soit deux fois plus que les habitants des pays prospères. Par conséquent, Moscou est en réalité une ville plus chère que le supposent ceux qui ont dressé cette liste selon une formule unique pour toute la planète.
