Moscou veut vendre son pétrole contre des roubles

S'abonner

MOSCOU, 9 juin - RIA Novosti. Le premier marché sur le pétrole russe Urals à échéance de juillet au prix de 1751 roubles le baril (65,2 dollars) a été passé jeudi à Moscou. Il a porté sur 10 barils, soit sur 17 510 roubles (652 dollars). Les règlements sur les contrats relatifs à l'Urals seront effectués en roubles, d'après les cotations Platts (Urals - ex - Baltic Sea CIF R'dam), souligne le site web du Système commercial de Russie RTS.

Cette première transaction sur des contrats pétroliers marque les débuts d'un nouveau marché RTS dans la section des contrats à terme FORTS. Avec l'Urals, des négociations sur des contrats à terme sur l'or ont également été lancées.

Il y a quelques semaines, le président Poutine proposait de vendre le pétrole contre des roubles, rappelle le quotidien russe Izvestia. Mais les négociations qui viennent de commencer sur la place RTS ne sont qu'un simulacre de bourse pétrolière et sont destinées plutôt à la spéculation. D'ailleurs, un projet alternatif sera lancé en juin à Londres qui doit, en fin de compte, établir un prix équitable du pétrole russe.

L'Urals est toujours vendu 5 à 7 dollars moins cher que le Brent. Cette injustice a valu des reproches au gouvernement de la part de Vladimir Poutine. Le président a chargé les ministres de réduire cette différence au minimum. Et le premier pas vers le nouveau système de commerce du pétrole a été accompli jeudi 8 juin, lorsque Moscou s'est mis à définir le prix de son propre pétrole.

De l'avis des auteurs de ce projet, le début de négociations pétrolières à Moscou devra mobiliser l'argent d'investisseurs russes car, jusqu'à présent, le marché est dominé par des étrangers. Autrement dit, on a encore du mal à se prémunir contre les lundis ou des mardis "noirs". En outre, une bourse pétrolière russe est aussi un pas vers la convertibilité totale du rouble évoquée par Vladimir Poutine dans son message au parlement en mai 2006.

La naissance des contrats à terme sur l'Urals est un pas vers la confirmation du standard russe du pétrole à un niveau comparable à celui des marques WTI et Brent, explique Jacques der Megreditchian, président du conseil des directeurs du système commercial RTS.

Pour de qui est du deuxième objectif d'ampleur assigné par Vladimir Poutine - réduire l'écart entre les prix de l'Urals russe et du Brent ouest-européen - le projet RTS ne permet pas d'y parvenir. Parce que les producteurs russes de brut ne sont guère intéressés à l'existence d'une "bourse en roubles" et il est plus simple pour eux de négocier à l'étranger. Entre 1 et 2% de la production du brut et des produits pétroliers russe seulement sont destinés au marché libre. Leonid Fedoun, vice-président de Lukoil, affirme que le projet novateur RTS, une fois réalisé, ne conduira pas à la fixation d'un prix équitable pour l'Urals. Le fait est que le prix initial pour les contrats à terme en RTS est fixé en partant de la cotation de l'agence internationale Platts, cet indice s'appuyant à son tour sur un prix de référence qui est celui du Brent. Ce lien, de l'avis des experts russes, ne sera pas rompu avant le lancement du commerce du pétrole russe avec livraison au comptant.

C'est ce que promet de faire cet été la compagnie russe Russian Energy Futures, conjointement avec la bourse new-yorkaise NYSE. Les négociations sur le pétrole russe avec livraison depuis le terminal pétrolier de Primorsk, près de Saint-Pétersbourg, commencera à la bourse de Londres, puis elles reprendront, comme l'ont conçu les auteurs du projet, à Moscou, mais contre des roubles.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала