La Russie vue par la presse de la CEI et des pays baltes

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ESTONIE

Pour la presse estonienne, les propos sur les "compensations équitables" tenus par Vladimir Poutine en réponse à l'exigence de l'UE envers la Russie de rendre son marché énergétique transparent et ouvert aux investisseurs étrangers, sont un marchandage.

"Les questions sur l'énergie sont si nombreuses que, grâce à elles, la Russie a pu esquiver le thème délicat des droits de l'homme et de la démocratie. Selon des experts, la Russie s'est mise à appliquer une politique énergétique présomptueuse, grâce aux atouts que lui a donnés une Europe affamée d'énergie et aussi en raison de l'instabilité qui règne dans plusieurs régions extractives clefs : au Proche-Orient, au Nigéria et au Venezuela. La déclaration de Poutine si Gazprom n'est pas autorisé à élargir sa présence en Europe, il devra se tourner vers des marchés plus avantageux en Asie, pourrait être qualifiée de présomptueuse, sinon d'insolente. Hier, Poutine a fait marche arrière mais il a commencé à marchander. Si l'Europe veut en effet coopérer avec la Russie sur le plan énergétique, la Russie doit, selon Poutine, bénéficier d'avantages supplémentaires" ("Postimees", 26.05).

La conférence du Conseil Russie-OTAN à Pskov qui s'est inscrite dans les séminaires menés en Russie pour initier le public russe à l'activité du conseil et pour rechercher de nouveaux moyens de mettre sur pied une coopération militaire, a eu des retentissements scandaleux. La presse constate l'attitude dans l'ensemble malveillante de la société russe envers l'Alliance de l'Atlantique Nord. "La conférence de l'amitié Russie-OTAN à Pskov a été ponctuée d'injures proférées par des néo-nazis et de vieux communistes. Le projet de l'OTAN de gagner les c�urs des habitants de Pskov a essuyé une défaite cuisante. Les participants au meeting de protestation contre l'OTAN ont même brûlé un drapeau américain" ("SL Ohtuleht", 25.05). "Les politiques et militants russes se plaisent à jouer sur la vague de la confrontation avec l'OTAN (�). "Avec ces gens, parler de l'OTAN n'a aucun sens", dit Marina Kaljurand, ambassadrice estonienne en Russie. "On n'a qu'à déplorer le vide informationnel dans lequel vivent les jeunes ici. On ne peut avoir aucune nouvelle positive sur nous ici", ajoute un autre diplomate. "Si vous vivez en Russie et lisez ce que la presse russe écrit sur la Lettonie et l'Estonie, vous soupçonnerez qu'il se passe vraiment quelque chose de louche à l'étranger", ajoute-il ("Eesti Paevaleht", 27.05). "A Pskov, derrière une grille en fer forgé, on voit des pancartes : "L'OTAN c'est la mort !" (�). Pauvre Russie ! Tout le monde complote contre elle, cherche à l'encercler, concentre contre elle du matériel de guerre" ("Postimees", 27.05).

LETTONIE

Evénement clef de la semaine : la visite du Patriarche de l'Eglise orthodoxe russe Alexis II en Lettonie. Unanimes, la presse, la classe politique et les experts affirment que ce voyage est en mesure d'avoir un impact positif sur le dialogue russo-letton. "En se rendant à Riga, Alexis II a fait d'une pierre trois coups, en appuyant moralement les orthodoxes ("Moscou ne vous a pas oubliés !"), en établissant des contacts personnels au niveau supérieur et en sondant les chances de dialogue entre la Lettonie et la Russie. Etant donné le caractère spécial des rapports entre l'Etat et l'Eglise en Russie, une conclusion s'impose : la visite du Patriarche est avant tout une visite politique, assaisonnée d'ingrédients agréables et utiles" ("Diena", 30.05). "Députés et ministre ont vite ressenti un changement de cap. D'un coup, le parlement reconnaît le statut de fêtes à la Noël et aux Pâques orthodoxes et de nombreux députés du parlement, du conseil municipal de la Riga et des ministres ont assisté hier à une liturgie à la cathédrale (orthodoxe) de la Nativité du Christ" ("Telegraf", 29.05).

La presse de langue russe lance un avertissement aux pays du GUAM. "Les tendances centrifuges entre les anciennes républiques de l'Union soviétique regroupées au sein de la CEI ne cessent de s'approfondir. Mais des analystes lancent un avertissement : le mécontentement face à la Russie est certes une force puissante, mais il serait risqué de provoquer Moscou. La Géorgie ne fait presque rien pour lever les préoccupations de la Russie (�). Aussi bien la Géorgie que chacun de ses voisins qui aspirent à des relations plus étroites avec l'Occident et ses institutions agiraient déraisonnablement en provoquant des réactions musclées de la part de Moscou" ("Portail d'information de Daugavpils", 25.05).

LITUANIE

Le sommet Russie-UE de Sotchi a montré, du point de vue des médias locaux, qu'à l'approche du sommet G8 à Saint-Pétersbourg la Russie ne cesse de durcir sa position sur les questions énergétiques. Les journaux annoncent les plans russes de création avec d'autres grands fournisseurs, en cas d'échec des négociations avec l'Europe, d'un cartel du gaz. "Vladimir Poutine a rejeté froidement les critiques des Etats-Unis et de l'Europe qui accusent la Russie d'utiliser ses ressources énergétiques comme une arme politique, rejetant aussi la tentative européenne en vue d'accéder au réseau russe de gazoducs (�). Poutine leur a fait comprendre qu'il ferait tout pour transformer son pays en une puissance énergétique et qu'il modèlerait les relations avec les anciennes républiques soviétiques, dont l'Ukraine, par exemple, à son goût et non pas au goût de Washington ou de Bruxelles" ("Respublika", 29.05).

La presse, d'une part, se réjouit que le bloc de contrôle de la raffinerie de Mazeikiai nafta ne soit pas allé aux prétendants liés directement ou non au Kremlin mais, d'autre part, exprime des craintes pour la stabilité des fournitures russes de pétrole. "Le fonctionnement des capacités de raffinage est lié aux champs pétroliers russes et ceux-ci sont très attentifs aux paroles du Kremlin, lequel, souvent, fait même fi des intérêts économiques de la Russie. En un mot, reste la question principale : Mazeikiai recevra-t-il toujours du pétrole russe ? Il semble que, dans cette histoire de la raffinerie, il n'y ait qu'une seule partie mécontente - c'est la Russie. Car le Kremlin n'a jamais caché que son objectif consiste à reprendre, aux entreprises qui lui sont fidèles, le contrôle de l'usine. Juste après que le consortium polonais PKN Orlen fut parvenu à un accord avec Yukos, on a annoncé que la Russie arrêterait ses fournitures à Mazeikiai (�). Si le baril de pétrole coûtait 15 dollars, il en aurait été ainsi. Mais le baril coûte à présent 70 dollars. Voilà pourquoi cette démonstration de force aurait été, même pour le pouvoir actuel russe, un plaisir trop onéreux ("Lietuvos Rytas", 30.05). "Avec les Polonais, la Lituanie doit être prête à mener une guerre pour les fournitures de pétrole, mais la situation géopolitique n'est pas celle de l'an 2000, lorsque les Russes pouvaient faire tout ce qu'ils voulaient. Aujourd'hui, la Lituanie et la Pologne sont membres de l'UE et de l'OTAN et la Russie aspire à devenir membre de l'Organisation mondiale du commerce. La Russie a déjà suffisamment effrayé l'Occident avec sa politique énergétique agressive. Il est donc peu probable qu'elle veuille confirmer encore une fois son imprévisibilité. D'autant plus que le consortium polonais importe 15% du pétrole russe et que 15% des exportations pétrolières de la Russie passent par les conduites polonaises vers l'Europe. Avant d'agir comme des voyous, les Russes feraient bien de réfléchir" ("Verslo zinios", 29.05).

Ukraine

L'annonce officielle de la hausse du combustible bleu à partir du 1er juillet 2006 est accueillie par les journaux comme la déclaration d'une nouvelle "guerre du gaz" à l'Ukraine. "L'Ukraine et la Russie ont relancé la "guerre du gaz" qui était gelée". (RUpor, 29.05).

La confrontation est inéluctable, car, selon les journalistes, le Kremlin agit selon sa "doctrine du monopole énergétique". "La conception de Vladimir Poutine prévoit le libre transit des ressources énergétiques russes et la subordination des républiques postsoviétiques du Sud-Ouest aux intérêts géopolitiques russes. Sans voies de transport sûres et contrôlées par Moscou, cette conception n'a pas de perspectives en Occident. Gazprom� transforme Naftogaz en exécutant docile de sa volonté, en sa section régionale. Le moyen le plus simple d'y parvenir est de réduire Naftogaz à la faillite, ensuite de mettre la main sur ses actifs, entre autres le réseau de transport du gaz� En haussant systématiquement le prix du gaz par l'intermédiaire de RosUkrEnergo, le Kremlin atteindra tôt ou tard son objectif". (Podrobnosti, 29.05).

Certains médias estiment que la prochaine hausse du prix du gaz pour l'Ukraine n'est que la réponse stéréotypée de Moscou à toute manifestation de l'indépendance de Kiev. Gazprom réagit toujours à chacun de nos "gestes" par la hausse du prix du gaz" (Versii, 29.05).

Plusieurs médias n'excluent pas qu'un nouveau round énergétique soit plus fructueux pour Kiev. D'une part, le refus catégorique de Moscou de rejoindre la Charte de l'énergie a réduit le nombre d'arguments possibles du pouvoir ukrainien dans le dialogue avec la Fédération de Russie. D'autre part, la tension qui existe entre la Russie et l'UE a renforcé l'espoir de l'Ukraine d'avoir un "arbitre européen". "Il est évident qu'un entretien en tête-à-tête entre Kiev et Moscou s'avère impossible� Cette fois, après le sommet stérile Russie-UE, l'Ukraine a des chances de bénéficier d'un soutien efficace des fonctionnaires européens et des Etats-Unis". (Podrobnosti, 29.05).

MOLDAVIE

Le référendum sur l'indépendance du Monténégro a eu une large résonance. La plupart des déclarations et des thèses qu'on trouve dans la presse se réduisent à ceci: les événements du Monténégro n'ont rien à voir avec la situation en Transnistrie. "La république autoproclamée de la rive gauche du Dniestr est dirigée par un régime séparatiste et criminel qui n'est reconnu par personne. Quoi qu'il en soit, elle n'a le droit ni à la "séparation", ni même à l'existence sous forme d'entité territoriale administrative. Voilà pourquoi les leaders de la Transnistrie devront tempérer leurs appétits". (Flux, 25.05).

"Le référendum au Monténégro a été légal, c'est pourquoi il a été reconnu par l'opinion internationale, alors que son imitation prévue en Transnistrie est une parodie mal conçue qui n'aura aucune force légale". (Moldova Suverane", Moldavie, 24.05).

La presse pro-roumaine considère le sommet du GUAM comme un événement politique important. Selon les journalistes, la rupture définitive a eu lieu entre les alliés politiques de la Russie et les pays qui s'alignent sur les Etats-Unis et l'Europe. "Le spectre de l'empire a disparu� Les participants au sommet ont laissé entendre clairement que l'appartenance à la structure dirigée par le Kremlin empêche le renforcement et la démocratisation de leurs Etats. Deux des quatre membres du GUAM subissent l'occupation d'une partie de leur territoire national et ils se sont déjà persuadés que, tant que Moscou occupera des positions prédominantes, il ne les traitera jamais équitablement". (Flux, 26.05).

ARMENIE

Les propos pro-russes du leader de l'Union des Arméniens de Russie Ara Abramian sont au centre de l'attention des médias. "La Russie n'a pas l'intention de se retirer d'Arménie. Au contraire, elle y renforce ses positions. Les espérances des forces politiques qui souhaitent que les Russes quittent l'Arménie sont vaines� Toute possibilité de révolution colorée est exclue en Arménie" (Iravunk, 24.05). "L'Arménie soutient la Russie plus que les autres pays sur le plan militaire� L'aspiration de l'Azerbaïdjan et de la Géorgie à adhérer à l'OTAN peut signifier qu'ils souhaitent écraser l'Arménie� Les Arméniens ont toujours été favorables au déploiement en Arménie des bases militaires russes retirées de Géorgie. Et il est bien que les événements se déroulent ainsi" (Aravot, 25.05).

Les médias d'opposition sont sceptiques quant au niveau du partenariat arméno-russe. "Seule une Russie démocratique peut être un partenaire stratégique pour l'Arménie� Le niveau actuel des relations arméno-russes témoigne que l'Arménie n'est qu'une monnaie de change pour la Russie qu'on peut sacrifier sur l'autel des relations russo-turques ou autres" (Aravot, 27.05). "La Russie est le seul pays à reconnaître la légitimité des autorités arméniennes� Les autorités arméniennes cèdent des terrains et des ouvrages à la Russie pour conserver la légitimité du pouvoir. L'Arménie cède progressivement son indépendance à un autre pays" (Haikakan Jamanak, 27.05).

GEORGIE

La presse évoque l'expansion économique russe et critique la politique géorgienne qui favorise la privatisation d'ouvrages stratégiques géorgiens par la Russie. "18,8% des livraisons du gaz en Géorgie sont assurées par Itera et 81,2% par Gazprom. Les Russes contrôlent également le réseau de distribution de gaz naturel. La même situation prévaut dans le secteur de l'électricité. Les Russes contrôlent presque 100% des centrales thermiques� Le 16 juin, le gouvernement vendra trois sociétés de distribution. Les experts supposent qu'elles appartiendront aussi directement ou indirectement aux Russes� Il s'avère que le secteur énergétique géorgien est entièrement contrôlé par la Russie" (Rezonansi, 24.05). "L'expansion se poursuivra dans d'autres secteurs. Ce processus semble irréversible, la Russie s'emparera progressivement de tout. La Russie a déjà utilisé la même arme à des fins politiques en Ukraine, le monde entier en parle. Notre gouvernement soit ne connaît pas les processus en cours dans le monde, soit jette de la poudre aux yeux de la population" (Rezonansi, 24.05). "L'artère principale de l'économie [les ouvrages énergétiques] a de fait déjà été cédée à la Russie" (Akhali taoba, 27.05).

AZERBAÏDJAN

Les médias analysent la tactique russe du retrait provisoire du Caucase du Sud. "Certes, la Russie cède ses positions au Caucase du Sud sous la pression de l'Occident, avant tout des États-Unis. Mais cela ne signifie pas que cela durera éternellement. La Russie fait des concessions, mais elle "engraisse" grâce à ce même Occident qui a besoin des produits énergétiques russes. La Russie n'est pas en mesure de gagner une confrontation ouverte avec l'Occident, en tout premier lieu avec les États-Unis. Elle pourrait exercer un chantage nucléaire. Mais cela signifierait renoncer à la prospérité économique de l'État. C'est probablement pour cette raison que le Kremlin a choisi de céder du terrain tout en combattant. Cela permet de rassurer les nouveaux chauvinistes russes. Mais après avoir repris son souffle économique, la Russie cherchera à retrouver ses positions. Selon les spécialistes, la Russie a besoin de 10 ou 15 ans pour lancer une nouvelle croisade sous réserve que les prix des produits énergétiques restent à leur niveau actuel. Ainsi, la Russie envisage de retrouver des positions gagnantes grâce aux pétrodollars de l'Occident" (Zerkalo, 27.05).

Les propos de certains politiques influents russes sur l'éventuelle reconnaissance des républiques autoproclamées [y compris du Haut-Karabakh] dans l'espace postsoviétique ont permis aux médias d'accuser Moscou de chantage. "Après avoir compliqué ses relations avec l'OTAN et les États-Unis, la Russie a pris des mesures préventives pour ne pas "perdre" les États indépendants issus de l'URSS. Moscou recourt même au chantage pour atteindre ses objectifs. Les déclarations selon lesquelles la Russie reconnaîtra l'indépendance du Haut-Karabakh si l'Azerbaïdjan adhère à l'OTAN font partie de ces "mesures". Il est évident que la déclaration du directeur de la filiale caucasienne de l'Institut russe de la CEI Mikhaïl Alexandrov a pour but d'influer sur le président Ilkham Aliev qui envisage de participer à une conférence de l'OTAN à Paris. Le président arménien Robert Kotcharian a déjà renoncé à participer à cette manifestation sous la pression du Kremlin" (Yeni Musavat, 24.05).

KAZAKHSTAN

Le partenariat stratégique entre Moscou et Astana et l'harmonisation de leurs efforts dans les domaines économique et politique poussent le Kazakhstan à suivre de près tout ce qui se passe en Russie. Dans cette optique, certains journalistes expriment leur préoccupation face à la dérive autoritaire et au piétinement des valeurs démocratiques en Russie. "Le passage de la Russie à une société civile et démocratique s'éternise, la population n'étant pas prête aux changements� Le Kazakhstan suivra inévitablement l'exemple russe de développement économique et politique vu la proximité des deux modèles sociaux. Une Russie démocratique et libérale entraînerait le Kazakhstan dans le même sens" (Navigator-II, 24.05).

Les relations russo-américaines, thème régulier de la presse, sont examinées à la lumière des transformations qui s'opèrent sur l'échiquier post-soviétique. Une hypothèse explique l'unilatéralisme musclé de la politique américaine à l'échelle mondiale par la disparition de l'URSS en tant que deuxième pôle de puissance et l'incapacité de la Russie à défendre ses intérêts géopolitiques dans les années 1990. "La Russie a honteusement perdu la partie géopolitique où la Géorgie et l'Ukraine étaient en jeu� Les erreurs de la politique extérieure russe constituent autant de succès diplomatiques de George Bush Jr." (Gazeta.kz, 26.05).

KIRGHIZIE

Les objectifs de la politique étrangère du Kremlin seraient largement déterminés par la confrontation régionale entre la Russie et les Etats-Unis. Toutefois, les experts sont divisés sur l'efficacité de la doctrine centrasiatique de la Russie. "La politique de Moscou a nettement changé à partir de mars dernier, elle est devenue plus agressive et plus axée sur la réalisation de ses intérêts. L'Amérique a rencontré un tout autre accueil que dans le Caucase et en Ukraine" (Aguym, 25.05). "Moscou et Washington s'entendront toujours. La Russie mène en Asie centrale une politique à courte vue. Elle a pour amis des dictateurs, mais si les dictateurs se succèdent, le peuple ne pardonnera jamais son attitude à la Russie. Il n'est pas tard pour changer de cap" (Aguym, 24.05).

OUZBEKISTAN

La presse officielle se montre ouvertement hostile à l'égard du sommet du GUAM, à Kiev, devenu l'événement phare de la semaine. Les participants au sommet sont considérés comme des "pions" sur "l'échiquier" de la confrontation Occident-Russie. "Tous les responsables politiques doués de raison et tous les observateurs reconnaissent que par le biais des 'révolutions colorées' certains pays occidentaux cherchent à parvenir à leurs fins géopolitiques et encouragent les forces qui s'opposent à l'assainissement des relations avec la Russie. Le GUAM, qui s'est habitué à organiser ses sommets au moment où se refroidissent les relations Occident-Russie, entre de nouveau en jeu� L'Occident cherche à opposer à Moscou l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie pour affaiblir la Russie, en faire un pays incapable d'influer sur les affaires internationales et prendre le contrôle des ressources énergétiques de la mer Caspienne et de l'Asie centrale" (XXI ACP, 25.05).

Les médias d'opposition ont une nouvelle fois dénoncé l'inefficacité de la CEI. "La CEI a opéré un divorce civilisé entre les anciens partenaires pour partager la propriété de l'URSS� Mais elle ne deviendra jamais un mécanisme d'intégration: trop de contradictions divisent les pays membres que la CEI n'est pas à même de résoudre. C'est ce qui explique l'échec des tentatives pour créer une zone de libre-échange, créer des alliances douanière, bancaire et monétaire" (Tribune.uz, 24.05).

TADJIKISTAN

L'aggravation des problèmes politiques et économiques dans les pays membres de la CEI mène, selon les journalistes, à la dislocation naturelle de la Communauté. Les commentateurs discernent dans l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) la nouvelle alternative intégrationniste et pointent du doigt le développement fulgurant de la Chine. "Aujourd'hui on peut constater réellement qu'il n'existe aucune alliance ni communauté. Il suffit de se rappeler la reconduite à la frontière des immigrés tadjiks, les critiques ouzbèkes de la Russie et la neutralité annoncée dès le début par le président turkmène: tout cela signifiait le déclin de la CEI. Dernière goutte d'eau qui a fait déborder le vase, la Géorgie et l'Ukraine, qui ont viré à l'orange, de même que l'indocile Moldavie, ne veulent plus se ranger du côté de Moscou. Elles vivent encore sous le même toit, mais elles ont déjà un pied dehors" (Fakty i Kommentarii, 25.05).

En invitant le président iranien Mahmoud Ahmadinejad à participer au sommet de l'OCS en tant que chef d'un Etat observateur, Moscou et Pékin démontrent la capacité de cette organisation à faire contrepoids à l'influence américaine en Asie centrale. "Moscou et Pékin veulent faire comprendre à l'Occident, en particulier aux Etats-Unis, que l'heure est venue de jouer selon les règles diplomatiques � Washington s'indigne de voir ses ennemis accueillis avec respect par Moscou. Les Etats-Unis n'apprécient pas non plus que Moscou ait signé un accord militaire avec l'Iran ou lui vende des missiles pour le protéger et renforcer ainsi sa capacité défensive" (Nadjot, 25.05).

La presse attaque la construction par Rusal d'une centrale hydraulique sur le fleuve Rogoun. "Selon les dernières déclarations de l'administration de cette compagnie, celle-ci envisage de construire la centrale de façon à satisfaire uniquement les besoins de la production d'aluminium et d'économiser ainsi sur la hauteur et la qualité du barrage. Rusal n'étudie même pas la possibilité de payer la consommation de l'eau (ressource pourtant payante dans le monde entier) qui fera tourner les turbines de la future centrale" (Todjikiston, 25.05).

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