Ossétie du Sud: la Géorgie s'arme, donc elle envisage un règlement musclé (Lavrov)

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Les derniers actes de Tbilissi à l'encontre de l'Ossétie du Sud prouvent que la Géorgie n'exclut pas un règlement musclé du conflit, a déclaré vendredi aux journalistes le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

MOSCOU, 2 juin - RIA Novosti. Les derniers actes de Tbilissi à l'encontre de l'Ossétie du Sud prouvent que la Géorgie n'exclut pas un règlement musclé du conflit, a déclaré vendredi aux journalistes le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Les autorités géorgiennes ont refusé de signer des ententes sur l'Ossétie du Sud qui rendraient impossible un règlement militaire du problème, a-t-il ajouté avant de rappeler les achats par la Géorgie d'importantes quantités d'armements.

"Il s'agit de quantités d'armements énormes pour un pays normal. Tout cela ne peut que suggérer l'idée de la préparation d'une solution armée", a expliqué le ministre.

Pour l'Abkhazie et pour l'Ossétie du Sud, il a été proposé d'adopter des documents par lesquels les parties s'engageraient clairement à résoudre le problème par voie de négociations uniquement et garantiraient l'abandon des méthodes supposant le recours à la force. "De telles déclarations ne peuvent être adoptées parce que la partie géorgienne n'y est pas prête", a fait observer Sergueï Lavrov.

"Nous espérons pourtant qu'elle le sera avec le temps", a-t-il ajouté.

La Russie soutient le principe de l'intégrité territoriale de la Géorgie. "Cependant, du moment qu'une partie considérable du territoire de la Géorgie - l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud - est une zone de conflit reconnue au niveau international, les autorités géorgiennes siégeant à Tbilissi ne peuvent pas contrôler réellement ce territoire", a indiqué le ministre.

"Pour résoudre le problème, il faut revenir aux négociations que la partie géorgienne s'emploie à freiner, voire à saboter", a-t-il affirmé.

Il y a une multitude d'exemples montrant comment les négociations ont été sans cesse reportées par la faute de la partie géorgienne.

"Il vient d'être proposé de convoquer d'urgence, aujourd'hui même, la Commission de contrôle mixte pour l'Ossétie. La Géorgie a refusé. Cela veut dire qu'elle préfère exploiter la situation actuelle pour se positionner de façon unilatérale au lieu de régler le problème à la table des négociations", a estimé le ministre.

La commission est parvenue, au prix d'efforts incroyables, à s'entendre sur l'ouverture d'un dialogue direct entre les parties géorgienne et sud-ossète pour établir un plan de règlement commun, a-t-il rappelé. "Les derniers événements détruisent cette entente", a-t-il ajouté.

Quant à savoir si la Russie envisage une intervention éventuelle au cas où Tbilissi userait de la force en Ossétie du Sud, Sergueï Lavrov a déclaré: "Nous constatons des faits et faisons tout notre possible pour qu'un tel scénario n'ait pas lieu".

Le ministre a de nouveau rappelé que la Russie jugeait dénués de fondement les reproches formulés par la Géorgie en ce qui concerne le roulement des soldats de la paix russes dans la zone du conflit, ainsi que son exigence que les soldats russes demandent un visa pour être admis en Ossétie du Sud.

"Il est ridicule de demander aux soldats de la paix un visa pour servir sur un territoire qui n'est pas contrôlé par les autorités qui prétendent devoir délivrer cette autorisation. [�] C'est là toujours la même tendance à donner une couleur négative à l'opération de paix", a déclaré Sergueï Lavrov.

La Russie pratique le roulement des effectifs dans le respect des ententes intervenues dans les années 1990. "Ces ententes prévoient un roulement tous les six mois sur notification adressée à la Commission de contrôle mixte. Nous les respectons à la lettre. Le roulement a lieu et continuera à avoir lieu", a-t-il souligné.

En revanche, la partie géorgienne néglige ces règles, a-t-il ajouté.

"Plusieurs roulements géorgiens ont été effectués sans notification et à des intervalles plus courts qu'une fois tous les six mois. Cela donne à penser qu'on veut "roder" davantage de soldats dans la zone du conflit", a estimé le chef de la diplomatie russe.

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