Moscou et Kiev ont de moins en moins de chances d'améliorer leurs rapports

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Moscou et Kiev ont de moins en moins de chances d'améliorer leurs rapports, selon le sociologue ukrainien et dirigeant du centre d'étude de l'opinion publique Research&Research Group, Evgueni Kopatko, qui a cité lors d'une conférence de presse jeudi à RIA Novosti les résultats d'un sondage réalisé en Ukraine en avril-mai.

MOSCOU, 25 mai - RIA Novosti. Moscou et Kiev ont de moins en moins de chances d'améliorer leurs rapports, selon le sociologue ukrainien et dirigeant du centre d'étude de l'opinion publique Research&Research Group, Evgueni Kopatko, qui a cité lors d'une conférence de presse jeudi à RIA Novosti les résultats d'un sondage réalisé en Ukraine en avril-mai.

Les rapports entre l'Ukraine et la Russie s'approchent du point de non retour. Mais si la Russie cherche toujours à développer les liens qui l'unissent à l'Ukraine, le gouvernement de Kiev ne veut pas promouvoir les rapports constructifs avec son voisin de l'Est et n'aspire pas à la compréhension mutuelle avec lui, a expliqué le sociologue ukrainien.

A son avis, il ne faut guère s'attendre, de la part de Youlia Timochenko ou du ministre des Affaires étrangères Boris Tarassiouk, à des pas en direction de la Russie, car on connaît déjà leurs priorités: l'adhésion à l'Union européenne et à l'OTAN.

S'agissant de la situation en Ukraine, le sociologue a noté que les données du sondage confirment que "l'optimisme fait place au pessimisme social".

Selon lui, presque deux tiers de la population ukrainienne se disent insatisfaits de leur vie. "Si, en 2004, avec 12% de croissance, l'Ukraine a été un des leaders, les experts évoquent aujourd'hui une croissance zéro ou négative", a fait observer le spécialiste.

Mais la population ukrainienne, a-t-il poursuivi, ne ressent pas encore les effets de la hausse des produits énergétiques, dont les conséquences pourraient se faire sentir dès cet automne.

Evgueni Kopatko a constaté la division de la société ukrainienne en deux "parties" : le sud-est, qui prône le développement des liens avec la Russie et la coopération dans le cadre de l'Espace économique unique (Russie, Biélorussie, Kazakhstan, Ukraine, ndlr), et les régions occidentales qui aspirent à adhérer à l'Union européenne. Et même dans l'Ouest de l'Ukraine, seulement un tiers de la population insiste sur l'adhésion à l'OTAN, alors que dans l'Est, "les gens sont résolument contre".

Autre point de scission, l'attitude envers la langue russe, a poursuivi le sociologue ukrainien. "Selon des sondages, le russe est évincé de toutes les sphères de la vie sociale", a-t-il noté.

"Les révolutions n'apportent rien de bon. Le vide du pouvoir et l'anarchie ont des effets négatifs sur la société ukrainienne. L'apathie s'installe et les gens ne fondent leurs espoirs que dans leurs propres forces", a-t-il indiqué.

Interrogé au sujet des perspectives d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne, l'expert a déclaré que "Kiev ne sera pas attendu dans cette organisation au cours des quinze prochaines années".

En revanche, "l'Ukraine pourrait se rapprocher de l'OTAN en 2007-2008. Mais là, il y aura plus de politique car, on cherche à faire de l'Ukraine un Etat tampon", a conclu le sociologue ukrainien.

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