"J'estime que les perspectives du développement du GUAM sont très floues et je ne pense pas que cette association puisse enregistrer des résultats pratiques", a-t-il indiqué.
"Le GUAM fonctionne sous le patronage des Etats-Unis et il est créé pour une brève période", a poursuivi le politologue azerbaïdjanais. "Les Etats-Unis tentent de créer une formation politique qui serait un contrepoids à la CEI (Communauté des Etats indépendants, qui regroupe 11 pays, dont la Russie, plus un membre associé issus d'ex-URSS, ndlr) et qui opérerait avec elle dans un même espace politique. C'est une sorte de man�uvre politique, une sorte de jeu politique sans perspective", a-t-il noté.
D'autre part, les autorités des pays du GUAM, dont celles d'Azerbaïdjan, ne sont pas trop intéressées à en faire partie, a indiqué l'expert.
"Les autorités azerbaïdjanaises n'ont absolument aucun intérêt à entrer en conflit avec la Russie. Mais, aujourd'hui, les Etats-Unis déterminent bien des choses dans l'espace postsoviétique et l'Azerbaïdjan ne fait qu'imiter son intérêt pour l'amitié et la coopération avec les pays qui sont dans l'orbite des Etats-Unis, à savoir la Géorgie, l'Ukraine et, en partie, la Moldavie", a estimé M. Alizade.
Au fait, l'Azerbaïdjan n'a pas d'intérêts économiques, politiques et militaires communs avec l'Ukraine ni avec la Moldavie et, quant à la Géorgie, "elle présente un intérêt comme une voie de transit naturelle pour l'Azerbaïdjan", a ajouté le politologue.
M Alizade se montre également sceptique quant à la possibilité de créer une zone de libre échange efficace dans le cadre du GUAM, estimant que "pour créer des zones pareilles, il faut que les pays qui en feront partie soient intéressés à être complémentaires les uns pour les autres".
"Supposons que l'Ukraine ait besoin de ressources énergétiques. L'Azerbaïdjan pourra-t-il couvrir les immenses besoins de ce pays ? Il n'y a pas de réponse à cette question", a-t-il expliqué.
S'agissant d'une éventuelle "composante" militaire du GUAM, le politologue a exprimé l'avis que celle-ci serait de toute évidence confinée à une coopération purement technique.
"L'Azerbaïdjan pourrait acheter du matériel de guerre à l'Ukraine - chars, missiles, - si Bakou est intéressé à faire pression sur l'Arménie", a indiqué M. Alizade.
Le politologue azerbaïdjanais a exprimé le doute que le GUAM puisse apporter une contribution au règlement des conflits autour des républiques non reconnues.
"L'Ukraine n'aidera pas l'Azerbaïdjan à régler le problème du Haut-Karabakh. Kiev applique à l'égard des pays du Caucase du Sud une politique équilibrée et entretient des bons rapports avec l'Arménie, il ne fera donc rien au delà des déclarations sur le soutien de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan, à l'instar d'autres pays", a conclu l'expert azerbaïdjanais.