TBILISSI, 18 mai - RIA Novosti. Si la Géorgie soulève la question du retrait du contingent de paix russe d'Abkhazie, cela signifiera que Tbilissi se met hors du processus de négociation, a déclaré à Soukhoumi, capitale abkhaze, le ministre des Affaires étrangères de la république non reconnue Sergueï Chamba.
"Si la Géorgie soulève la question du retrait du contingent de paix russe d'Abkhazie, cela signifiera que Tbilissi se retire du processus de négociation car la présence de la force de paix est stipulée par la Déclaration sur les mesures de règlement politique du conflit abkhazo-géorgien signée le 4 avril 1994. Le processus de négociation se fonde sur ce document", a expliqué le ministre.
Ce document stipule en outre que le contingent de paix russe mène dans la zone du conflit une opération de maintien de paix, a rappelé M. Chamba. En renonçant à la force de paix russe, Tbilissi violerait ce document de base et se retirerait "à titre unilatéral du processus de négociations", selon lui. "La dénonciation unilatérale par la partie géorgienne des accords signés par la Russie, l'OSCE, l'ONU et les représentants des parties en présence signifierait aussi que la Géorgie se prépare à une guerre. Mais cela provoquera des mesures de rétorsion", a souligné le ministre abkhaz.
Selon lui, le retrait du contingent de paix russe de la zone du conflit risque de conduire "à une nouvelle effusion de sang et à la déstabilisation non seulement en Abkhazie, mais aussi dans le Caucase du Nord et dans le Sud de la Russie, ce à quoi la Russie ne peut souhaiter".
"Les déclarations de la partie géorgienne selon lesquelles les soldats de paix russes ne remplissent pas leur mandat sont dénuées de fondement et vides de sens. Pour soulever la question du retrait du contingent de paix, il faut formuler des arguments valables et non pas des accusations gratuites", a-t-il indiqué.
"La Russie a toutes les raisons juridiques de poursuivre sa mission de paix, sur le territoire abkhaz au moins. Et elle doit déclarer nettement et sans ambiguïté qu'elle ne partira nulle", a encore noté M. Chamba.