Les Géorgiens protestent contre l'appellation russifiée de leur pays utilisée en Israël

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"C'est où, la Géorgie?" La nouvelle appellation du pays des Géorgiens peine à s'implanter auprès de la population israélienne, habituée au mot "Grouzia" emprunté du russe, l'usage de "Géorgie" étant confiné aux textes diplomatiques.

TEL-AVIV, 18 mai - RIA Novosti. "C'est où, la Géorgie?" La nouvelle appellation du pays des Géorgiens peine à s'implanter auprès de la population israélienne, habituée au mot "Grouzia" emprunté du russe, l'usage de "Géorgie" étant confiné aux textes diplomatiques.

Entamée il y a tout juste un an par l'ambassadeur géorgien en Israël, Lacha Jvania, la lutte pour la "justice historico-linguistique" tarde à apporter ses fruits, malgré le soutien affiché des autorités de Tbilissi visiblement décidées à rompre tous les ponts, même linguistiques, avec la Russie.

"L'ambassadeur a commencé par saisir les autorités linguistiques pour connaître l'appellation historique de la Géorgie en hébreu, et on lui a répondu "Georgia", car les premiers Géorgiens se sont installés à Jérusalem aux Ve et VIe siècles", raconte l'attachée de presse de l'ambassade géorgienne en Israël, Pnina Bat-Tsvi.

Au XXe siècle, les juifs russophones venus s'installer dans le nouvel Etat d'Israël ont apporté le mot "Grouzia", et c'est ce dernier qui a fini par s'imposer définitivement pour désigner la patrie des Géorgiens, poursuit-elle.

L'initiative de l'ambassadeur a été soutenue à Tbilissi: le ministère géorgien des Affaires étrangères a officiellement demandé à la diplomatie israélienne d'employer le terme européanisé dans les écritures officielles. "Nous n'avons toujours pas reçu de réponse, mais les Israéliens commencent à nous appeler comme nous le souhaitons", se réjouit la porte-parole de l'ambassade.

Si les autorités israéliennes semblent favorables à la terminologie européanisée, cette dernière a du mal toutefois à s'affirmer auprès de la population.

"Sur le parking d'à côté, on peut lire une inscription expliquant que cette aire est réservée à l'ambassade de Géorgie. Un jour, une passante m'a interpellée dans la rue pour me demander: C'est où, la Géorgie?", raconte la diplomate, visiblement offusquée d'avoir dû donner un cours de géographie.

Les Géorgiens appellent eux-mêmes leur pays "Sakartvelo", dérivé du mot "kart" signifiant endroit fortifié ou enclos, mais l'origine des appellations européenne et russe reste obscure. Le mot russe "Grouzia" serait un dérivé du persan "kurz" ou du turc "gurdzi", tandis que le mot européen serait influencé par la racine grecque "georg" qui signifie "agriculture". Les Géorgiens se sont également donné pour patron Saint-Georges, qui serait originaire d'Asie mineure, en favorisant indirectement l'implantation de "Géorgie" en Europe. Les Anglo-Saxons ont ajouté à la confusion en donnant le nom du roi Georges II à un Etat des Etats-Unis d'Amérique.

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