Dépopulation en Russie: des experts demandent plus de concret

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Pour améliorer la situation démographique en Russie, des experts proposent de définir des mesures concrètes susceptibles de réduire la mortalité et de relever la natalité dans le pays.

MOSCOU, 15 mai - RIA Novosti. Pour améliorer la situation démographique en Russie, des experts proposent de définir des mesures concrètes susceptibles de réduire la mortalité et de relever la natalité dans le pays.

"Nous estimons que les thèses du message présidentiel à l'Assemblée fédérale sont dans l'ensemble justes mais elles ne proposent pas une solution complète du problème", a estimé Serafim Melentiev, directeur de l'Institut de développement mondial, lors d'une conférence de presse à RIA Novosti lundi.

Pour améliorer la situation démographique, l'Etat russe doit, selon lui, réaliser trois objectifs à la fois: ramener, en trois ans, le taux de mortalité actuel de 16 pour mille à 10 pour mille; atteindre, à l'horizon 2015, les deux millions de naissances par an (1,4 million actuellement); et enfin, encourager la naissance d'un troisième enfant.

A la fin des années 1980, a rappelé l'expert, le taux de moralité en Russie était inférieur à 9 pour 1000, mais il a fait un bond vers 1992 (15 décès) pour s'établir à 16 décès aujourd'hui.

Selon lui, ce phénomène s'explique par l'accroissement, dans la société, du syndrome "agressif et dépressif". "Le règlement du problème démographique est fonction du développement général du pays", a-t-il ajouté.

Pourtant, il a invité à ne pas "privilégier" la méthode qui consiste à encourager la natalité par des moyens purement matériels.

"On aurait tort d'estimer que le problème pourrait être réglé par l'argent", a noté l'expert.

Selon lui, pour améliorer la situation démographique, il importe avant tout de développer l'emploi, "surtout pour les hommes".

Seule l'augmentation des ménages ayant trois enfants pourrait prévenir la dépopulation en Russie, a-t-il encore indiqué, estimant que "même si ne serait-ce qu'un quart des ménages ont trois enfants, cela permettra d'enrayer la dépopulation".

Pour sa part, le professeur Sergueï Ermakov, du Fonds d'Assurances médicales obligatoires de Moscou, a estimé que les concepteurs du projet national "Santé" avaient manqué de courage pour en définir les objectifs concrets: réduire la mortalité et augmenter la natalité.

Selon lui, il est quasiment impossible de savoir quels seront les résultats des mesures assez onéreuses appliquées dans le cadre de ce projet.

Le professeur a cité l'exemple du Portugal où l'espérance moyenne de vie avait augmenté de 67 à 76 ans entre 1970 et 2000.

En Russie (en URSS) l'espérance de vie en 1970 était encore supérieure à l'indice portugais mais s'élevait en 2000 à 65,5 ans seulement (après un bond à 69 ans en 1990).

Le prêtre Maxime Oboukhov, autre participant à la conférence de presse, a affirmé que les processus démographiques n'étaient pas forcément "économiquement déterminés", proposant de compléter le programme démographique par des dispositions vantant les bienfaits de la famille, de l'adoption et du développement de la propriété individuelle.

"L'expérience montre que la propriété individuelle contribue au renforcement de la famille et à l'augmentation de la natalité", a indiqué le prêtre.

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