Par Alexandre Iourov, RIA Novosti
Pratiquement au tout début de son message annuel à l'Assemblée fédérale (parlement), Vladimir Poutine a rappelé celui d'il y a trois ans, lorsque l'hypothèse du doublement du PIB avait retenti pour la première fois. Mais c'est uniquement en 2006 qu'elle se présente comme une question déjà réglée. Vladimir Poutine a en effet déclaré que, dans l'ensemble, la croissance économique annuelle avait été de 7% en moyenne ces trois dernières années. Autrement dit, en dix ans, la Russie est parfaitement en mesure de remplir l'objectif de doublement du PIB.
A présent, de l'avis du président, un nouvel objectif se pose au pays, à savoir raffermir les tendances de développement économique. Pour cela, des conditions égales doivent être réunies pour tous les chefs d'entreprise et les indices macroéconomiques améliorés. Dans cet ordre d'idées, le président a rappelé que l'accroissement des investissements publics, aussi important qu'il soit, n'était pas le problème essentiel. Il faut, selon lui, savoir définir des priorités. Pour cela, le pays doit se doter d'avantages technologiques face à ses principaux concurrents.
Le président russe a cité plusieurs secteurs où, selon lui, le pays bénéficiait déjà de ces avantages. Cela va sans dire, son message imprimera une nouvelle impulsion au développement de l'industrie spatiale, de l'industrie aéronautique, ainsi que des secteurs énergie et télécommunications. Le président a aussi estimé que la Russie avait toutes les opportunités pour devenir leader dans un domaine tout à fait nouveau, à savoir les nanotechnologies, estimant que toutes les conditions devaient être réunies pour que les secteurs high-tech puissent "se développer à la chaîne". Vladimir Poutine a également appelé l'Etat à encourager l'acquisition de hautes technologies à l'étranger, à bénéficier au maximum de la situation territoriale du pays et à promouvoir les télécommunications.
Ces secteurs, en effet, font depuis longtemps la fierté des Russes. Le premier homme dans l'Espace, le record de durée du séjour d'un homme dans l'Espace, qui n'est toujours pas battu, sont autant de jalons d'importance dans l'étude de l'Espace. Selon le président, cette branche pourrait constituer un bouclier sûr pour le pays, qui serait en mesure de réagir à différents cataclysmes naturels. Vladimir Poutine a attiré l'attention sur la nécessité d'accroître notablement les investissements dans le secteur spatial, faisant en même temps observer que la création de holdings aéronautiques traînait en longueur et appelant à terminer ce travail dans les meilleurs délais.
S'agissant des axes prometteurs de l'économie russe, le président n'a pas oublié de mentionner le secteur énergétique, dont il a fait grand cas des réalisations. Il a rappelé que Gazprom était la troisième société du monde quant à sa capitalisation. Mais il a aussi attiré l'attention sur la nécessité d'améliorer le rendement de l'utilisation des ressources énergétiques et du développement des énergies hydraulique et nucléaire.
Certes, dans ce message également, le président a parlé de réformes. Mais, pour la première fois depuis des années, le mot "réforme" n'a pas retenti comme un but en soi. Pour la première fois, le leader russe a disserté sur les investissements publics et sur le rôle de l'Etat dans l'élaboration de la politique économique visant le développement des secteurs stratégiques et l'amélioration du bien-être de la population.