Shevchenko à Chelsea: les paris sont ouverts

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Par Alexandre Gorbounov, RIA Novosti

Deux fois par semaine, le propriétaire du club de football anglais de Chelsea, Roman Abramovich, regarde les enregistrements des actions de jeu d'Andreï Shevchenko et s'enthousiasme devant les gestes de l'attaquant ukrainien. L'un des hommes les plus riches du continent, malgré tout son désir, et même en invoquant la fibre patriotique, ne peut offrir à son club un footballeur russe de grande classe. Et ce pour la simple et bonne raison qu'il n'y a pas actuellement en Russie de joueurs de classe internationale. Peut-être justement pour cela Roman Abramovich s'est-il mis, à l'instar des propriétaires de Manchester United et du Real Madrid, à convoiter les services d'un Shevchenko superstar, attaquant grâce auquel Milan est en ce moment l'un des clubs les plus compétitifs d'Europe, et qui a permis à l'Ukraine de se qualifier, pour la première fois de son histoire, pour la phase finale de la prochaine Coupe du monde en Allemagne.

La première saison d'Abramovich à Chelsea était placée sous le signe de la recherche d'un entraîneur. On l'a trouvé en s'appuyant sur un schéma très simple. Cette année-là, Monaco et Porto s'affrontaient en finale de la Ligue des Champions. Didier Deschamps, ancien capitaine des Bleus champions du monde et d'Europe, entraînait alors l'équipe française; Porto, le Portugais José Mourinho, qui n'a jamais joué au football et a commencé dans la profession comme interprète. Abramovich s'est dit: celui qui gagne la finale deviendra entraîneur de Chelsea. Le sort est tombé sur Mourinho.

Ce dernier a immédiatement confirmé sa réputation d'être l'un des meilleurs entraîneurs du monde, remportant avec Chelsea pour la première fois depuis 50 ans le championnat d'Angleterre, qui vaut bien dans la patrie du football une Ligue des Champions. Cette saison, qui se termine en mai, Chelsea n'a une fois de plus laissé aucune chance à ses adversaires.

Pourtant, rien ne réussit encore au club sur le plan européen. La Ligue des Champions lui résiste. L'année dernière, Chelsea y avait été éliminé par Liverpool, cette année par Barcelone. Mais Roman Abramovich ne se décourage pas. Il est certain qu'en renforçant son effectif, Chelsea dominera bientôt l'Europe.

Le gouverneur de Tchoukotka serait prêt, à ce qu'on dit, à acheter n'importe quel footballeur que son entraîneur lui montrerait simplement du doigt. L'aspect financier n'a pas d'importance, et l'escalade des prix que le milliardaire russe propose aux plus grands clubs européens en général, et anglais en particulier, ne plaît pas du tout. C'est bien de Roman Abramovich dont parlait le président de la Fifa, Sepp Blatter, en déclarant littéralement: "Des nouveaux riches sont apparus qui ne connaissent rien au football, ils sont arrivés de nulle part et gaspillent de l'argent dans des proportions fantastiques".

Cependant, comme on le verra plus tard, l'argent ne résout pas tout. Ronaldinho, en tous cas, n'a pas seulement refusé la proposition de Chelsea, mais même de seulement poser aux côtés de Roman Abramovich en tenant un ballon de football estampillé de son nom et de celui du club. Shevchenko, si l'on en croit ses déclarations, n'a pas l'intention de quitter Milan avant la fin de sa carrière, malgré les rumeurs qui se succèdent dans la presse sur un transfert record (35 millions de livres pour Milan), et sur un salaire encore plus invraisemblable pour l'attaquant ukrainien (110.000 livres par semaine).

Personne, du reste, ne sait comment peut se terminer la rencontre prévue, après la Coupe du monde, entre Shevchenko et Abramovich, qui se connaissent et, paraît-il, entretiendraient même des relations d'amitié.

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