"Les Tsiganes sont aujourd'hui considérés comme des parias. Un grand nombre d'entre eux ne peuvent pas trouver de travail, les notions de "Tsigane" et de "trafiquant de drogue" sont devenues synonymes. La télévision montre les luxueuses maisons des Tsiganes qui se livrent au trafic de drogue, bien que la majorité d'entre eux vivent dans la misère", a déclaré, au cours d'une conférence de presse à RIA Novosti, Nadejda Demeter, chercheur à l'Institut d'ethnologie et d'anthropologie de l'Académie des sciences de Russie.
"Il faut prendre des mesures urgentes pour empêcher la réitération de certains événements tragiques", a-t-elle déclaré, rappelant l'agression contre des Tsiganes le 13 avril dans la région de Volgograd, qui a fait deux morts et deux blessés graves. Selon Nadejda Demeter, ce n'est pas un cas isolé, c'est la conséquence de l'antipathie envers les Tsiganes dans la société russe.
"Cette antipathie se manifeste notamment dans les publications des médias russes", estime Nadejda Demeter.
Le professeur Gueorgui Demeter, docteur en pédagogie, a rappelé que les Tsiganes constituaient un peuple dont le développement a subi l'influence de la culture de l'Inde et de Byzance, que cette ethnie vit en Russie depuis plus de 500 ans.
"Cette nation a survécu à toutes les épreuves", a déclaré Gueorgui Demeter. Selon lui, les Tsiganes changent en même temps que la civilisation, il y a parmi eux des chercheurs, des artistes, des musiciens. Les participants à la conférence de presse ont rappelé que l'histoire de la romance russe était liée aux Tsiganes et que la culture de l'Espagne était inconcevable sans le flamenco tsigane.
"La majorité des Tsiganes ont cessé de vivre comme des nomades", a ajouté Gueorgui Demeter.
Un changement d'attitude envers les Tsiganes ne sera possible que si la télévision et la radio diffusent des émissions sur la culture et la vie de ce peuple, estime le professeur Gueorgui Demeter.
