L'écrivain Dan Brown, auteur du thriller "Da Vinci Code" sorti en 2003, a gagné son procès pour plagiat intenté en Grande-Bretagne. Mais un autre scandale est sur le point d'éclater en Russie.
La revue "Vsemirny sledopyt" a publié une interview de Mikhaïl Anikine, collaborateur du musée russe de l'Ermitage, consacrée à son ouvrage publié en 2000 et à ses idées qui auraient été "empruntées" par l'auteur du best-seller.
Le chercheur affirme qu'il a rédigé plusieurs articles et a lu des essais portant sur Léonard de Vinci avant de publier son livre. Il affirme également avoir inventé le nom "Da Vinci Code" pour décrire ce phénomène dans ses ouvrages tout en l'appelant "mystère Da Vinci" en russe. Ses détracteurs préféraient le mot de "code" pour souligner le caractère antiscientifique de ses travaux.
En 1998, Mikhaïl Anikine a exposé ses idées à des confrères du musée de Houston au cours d'une exposition Magritte à Saint-Pétersbourg. Les Américains lui ont demandé la permission de raconter ses hypothèses à un auteur de romans policiers.
"J'ai répondu que je devais voir le texte avant d'en autoriser la publication. J'ai également souhaité que l'auteur me contacte par courrier. Ce qu'ils ont promis de faire", a indiqué le scientifique. Mikhaïl Anikine évoque le nom de William Sten, peintre et photographe, qui était chargé d'organiser l'exposition Magritte.
En 2000, Mikhaïl Anikine a publié son livre intitulé "Léonard de Vinci ou la théologie en couleurs". L'idée maîtresse de l'ouvrage est la même que celle du "Da Vinci Code" de Dan Brown. Le chercheur estime que la Joconde n'est pas un simple portrait, mais une allégorie composée de deux images. La moitié droite de la Joconde ressemble à l'image du Christ, alors que la moitié gauche rappelle la Sainte Vierge telle qu'elle est représentée sur d'autres toiles de Léonard de Vinci. Le scientifique appelle cette fusion de deux principales images chrétiennes, celle de Jésus Christ et de la Sainte Vierge, une "allégorie picturale de l'Église chrétienne".
"En tant que personne honnête, il (Dan Brown - ndlr.) aurait dû me contacter vu mon accord informel avec les Américains. Je n'aurais pas eu de griefs même s'il avait écrit "selon un historien d'art russe" au lieu de "selon certains chercheurs...".
Par ailleurs, le chercheur critique l'image de Léonard de Vinci créée par l'écrivain. "L'hypothèse avancée relève de l'ancienne hérésie cathare pour les milieux scientifiques et le monde chrétien. Cela porte ombrage non seulement à Léonard de Vinci et au christianisme, mais aussi à moi-même. Je considère avoir subi un préjudice moral..."
Dan Brown a également emprunté l'idée concernant le nom de "Mona Lisa" qui serait l'anagramme d'Amon et d'Isis (Isa), dieux égyptiens. Mais ce n'était qu'une hypothèse que l'auteur du roman a développée en oubliant une autre variante qui serait plus plausible, de l'avis de Mikhaïl Anikine. "Mona Lisa" serait peut être une abréviation de "Mona l'Église", et Léonard de Vinci apparaîtrait alors sous un nouveau jour.
Le chercheur russe n'exclut pas qu'il porte plainte contre Dan Brown. "...J'ai l'intention de contacter la Guilde américaine des avocats indépendants. S'ils s'intéressent à cette affaire, j'attaquerai en justice Dan Brown pour plagiat", a indiqué Mikhaïl Anikine.
L'article a été rédigé par la rédaction en ligne de l'agence RIA Novosti (www.rian.ru) sur base de dépêches de RIA Novosti et d'autres sources.