La Géorgie fait à la Chine une proposition à ne pas rejeter

S'abonner
PEKIN, 11 avril - RIA Novosti. Promouvoir sur le marché chinois le vin géorgien - tel est l'objectif numéro de la visite de M.Mikhaïl Saakachvili à Pékin.

Le chef de l'Etat géorgien ne cache pas que vu les obstacles insurmontables rencontrés il n'y a pas longtemps par le vin géorgien sur le marché russe, Tbilissi sera amené non seulement à rechercher rapidement de nouveaux débouchés pour son produit national mais aussi à conquérir "agressivement" ces marchés. Et la Chine en serait un.

Des représentants de compagnies vinicoles géorgiennes ont pourtant affirmé à RIA Novosti que cet objectif ne serait pas réalisé sans difficulté. "Nous aurons du mal à prendre pied en Chine pendant un an ou deux, et nous finirons par trouver des consommateurs pour nos vins, mais jamais ce marché ne sera égal au marché russe", a déclaré Djemal Inaïchvili, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Géorgie.

Les Chinois eux-mêmes, malgré l'existence de nombreux vins de production nationale, leur préfèrent les boissons alcoolisées traditionnelles à base de prune, de riz ou d'orge.

Jusqu'ici, les étrangers sont les principaux consommateurs de vins dans ce pays. Les appellations françaises, espagnoles, chiliennes et argentines sont largement représentées dans les magasins locaux. Ce sont justement ces vins qui ont remporté la bataille pour le marché russe, après l'embargo subit décrété par Moscou contre les vins de Géorgie accusés de contenir des taux inadmissibles de métaux lourds et de pesticides.

Mais la Géorgie a su faire à la Chine qui souffre, elle, d'un embargo sur le textile, une proposition que Pékin aura du mal à décliner.

"L'Union européenne a décrété à l'encontre de la Chine des restrictions douanières frappant ses livraisons de textile vers la zone euro. Mais entre la Géorgie et l'UE le régime GSP+ est en vigueur, ce qui implique l'entrée sans franchise dans cette zone pour 7 000 marchandises géorgiennes", précise le ministre géorgien de l'Economie, Irakli Tchogovadze.

Selon lui, la Géorgie a proposé à Pékin de construire sur son territoire plusieurs usines de textile. Ainsi, des semi-produits chinois, une fois sur le territoire géorgien, changeront de label - "made in Georgia" au lieu "made in China" - pour être revendus dans les pays de l'Union.

Le vice-ministre des Affaires étrangères, Valeri Tchetchelachvili, rappelle de son côté que la Géorgie invite la Chine à prendre part aux privatisations en cours, affirmant que son système bancaire et fiscal libéral et des formes simplifiées d'échanges avec l'UE et la Communauté des Etats indépendants doivent permettre à la Chine de "développer des productions en Géorgie et des exportations vers les marchés de pays tiers, en profitant de cet espace libéral". Selon le diplomate géorgien, Tbilissi propose à la Chine "un régime d'échanges favorable".

"Outre ses ventes de vin et d'eau minérale, la Géorgie projette d'attirer des touristes chinois et la déclaration signée par les deux présidents contient justement une disposition sur l'inauguration prochaine du vol Pékin-Tbilissi", a expliqué à RIA Novosti le vice-ministre géorgien des AE.

Aussi bien les Chinois qui vont en Géorgie que les petits commerçants géorgiens qui se rendent en Chine utilisent jusqu'à présent les vols d'Aéroflot. En cas d'ouverture de la liaison directe Pékin-Tbilissi, la Russie se trouvera éliminée de ce "schéma".

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала