"Les chances de réunification sont assez réelles. Je pense qu'on pourrait reprendre au moins les prières et les liturgies conjointes", a-t-il indiqué en prévision de la 4e édition du Concile de l'Eglise orthodoxe russe de l'étranger qui ne s'est pas réuni depuis 1974.
Selon l'archiprêtre, la majorité des dignitaires orthodoxes approuvent la réunification des Eglises, "très importante" pour la vie spirituelle, l'identité culturelle et l'avenir du peuple russe. "Nous avons toujours ressenti le caractère passager de notre Eglise, et nous n'avons jamais réclamé l'autocéphalie (autonomie canonique)", a souligné l'archiprêtre.
L'archevêque Marc de Berlin, d'Allemagne et de Grande-Bretagne, qui préside la commission pour les négociations avec le patriarcat de Moscou, ainsi que plusieurs autres négociateurs, interviendront devant les 135 délégués du Concile de San Francisco qui devront décider de la réunification à l'issue des débats.
Le schisme de l'Eglise orthodoxe russe s'est produit après la révolution d'octobre 1917 et la guerre civile qui a secoué la Russie au début des années 1920. Une partie des dignitaires religieux qui ont dû s'exiler à l'étranger ont alors refusé de rester sous les ordres du patriarcat de Moscou qu'ils considéraient comme dépourvu d'indépendance dans le contexte des persécutions bolcheviques.
Depuis son élévation à la dignité de patriarche de toutes les Russies, Alexis II a plus d'une fois tenté de surmonter la division de l'Eglise russe. En mai 2004, le primat des orthodoxes russes de l'étranger, le métropolite Lavr d'Amérique de l'Est et de New York, s'est rendu pour la première fois à Moscou où il a assisté à plusieurs liturgies.
L'Eglise orthodoxe russe de l'étranger compte 13 archevêques, environ 350 prêtres, plus de 320 églises et 20 monastères. La plupart des paroisses se trouvent aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, en Australie, en Allemagne et dans d'autres pays d'Europe occidentale.