"Nous, citoyens de la Russie, de divers âges, professions et tendances politiques, sommes profondément inquiets de la propagation dans notre société de la xénophobie et du nationalisme dont les manifestations revêtent un caractère fascisant, extrémiste et violent", lit-on dans la déclaration signée par d'éminents écrivains, hommes politiques, sportifs, artistes et scientifiques.
Les auteurs du texte constatent avec inquiétude que ces faits ne sont condamnés ni par l'Etat ni par la société.
"Il ne faut attendre d'aide que de nous-mêmes en l'absence de soutien juridique et social. Seule la sensibilisation de la société peut nous aider", a déclaré Lioudmila Naroussova, membre du groupe de résistance et députée du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), présidente de la commission de politique informationnelle du CF.
De nombreux fonctionnaires, députés, employés des organes judiciaires et beaucoup de journalistes ont un comportement xénophobe, selon les membres du groupe de résistance civile.
L'Artiste du Peuple de la Fédération de Russie Alexandre Rosenbaum, député de la Douma (chambre basse du parlement russe), a fait savoir qu'en deux années de travail à la Douma il a entendu plus de propos nationalistes qu'en 55 ans de vie.
"Boris Pasternak est considéré tantôt comme un grand écrivain, tantôt comme un "youpin", c'est inadmissible", a-t-il ajouté.
Selon les membres du groupe, la Russie compte plus de cent journaux et d'autres périodiques qui propagent des idées nazies. Selon les experts indépendants, il y a plus de 100.000 skinheads en Russie.
"La discrimination selon l'indice ethnique, racial et religieux est intolérable ", poursuit la déclaration du groupe.
"Nous invitons les citoyens, les gens instruits, politiquement actifs, les leaders de l'opinion publique à prendre conscience de l'ampleur du danger. La peste nationaliste érode le tissu de la vie sociale et met en danger la stabilité de l'Etat et l'intégrité de notre Patrie", souligne le document.
