"Bruxelles devrait publiquement condamner la présidentielle biélorusse et refuser de reconnaître ses résultats", a-t-il déclaré, cité par l'International Herald Tribune.
Mikhaïl Saakachvili s'est dit persuadé que les autorités de Minsk étaient prêtes à falsifier les résultats du scrutin de dimanche prochain. "A l'instar des élections truquées qui ont débouché il y a deux ans sur une "révolution des roses" dans mon pays, l'élection de dimanche sera moins un scrutin qu'une fraude électorale massive", a-t-il indiqué.
A son avis, les observateurs biélorusses et étrangers, parmi lesquels ne figure pas un seul représentant américain ou géorgien, ne sont pas à même d'assurer la transparence du processus électoral, puisque "l'accès aux circonscriptions électorales leur sera strictement limité au point qu'ils ne seront même pas autorisés à entrer dans la pièce où les commissions électorales vont dépouiller les urnes".
Dans le même temps, le président géorgien a espéré que l'opposition biélorusse procéderait à des troubles massifs après le scrutin.
"Pendant le scrutin, aucun événement dramatique ne pourra se produire, mais à son issue tout est possible. L'opposition biélorusse s'est unie autour d'un candidat et promet de faire descendre les gens dans les rues pour protester contre la farce que sera inévitablement l'élection", a estimé Mikhaïl Saakachvili.
Le président géorgien a appelé l'Union européenne à soutenir plus activement l'opposition en Biélorussie.
"En Occident, on oublie complètement l'existence de la Biélorussie. Ce sont les manifestations de rue et la façon dont l'Europe y réagira qui vont montrer si le continent est prêt à mettre fin à la dictature sur sa terre", a-t-il indiqué. A son avis, l'Union doit jouer en Biélorussie "le rôle décisif qu'elle avait joué pour l'affirmation de la démocratie en Ukraine".
"Il y a un peu moins d'un an, en visitant la Géorgie, le président George Bush a qualifié mon pays de "phare de la liberté": c'est pour cette liberté que se lèvera prochainement le peuple biélorusse. Je suis fier que la Géorgie rejoigne le rang des pays qui le défendent", a résumé le leader géorgien.