Pourquoi Gaïdamak a repris France-Soir

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MOSCOU, 15 mars - RIA Novosti. Le multimilliardaire d'origine russe Arkadi Gaïdamak, 54 ans, connu en France pour avoir défrayer la chronique et résidant actuellement en Israël, a acheté le quotidien France-Soir.

Il s'agit là du deuxième titre acquis par l'homme d'affaires. Au mois d'octobre 2005, Gaïdamak avait acheté l'hebdomadaire russe Moskovskie novosti (Les Nouvelles de Moscou.

Le 16 mars, le Tribunal de commerce de Lille (nord de la France) devrait entériner la transaction.

Depuis deux ans France-Soir est en butte à des difficultés financières. Actuellement, le quotidien est en état de liquidation judiciaire. La rédaction est composée de 115 personnes dont 75 journalistes.

Le marché avait été précédé par un scandale retentissant: le propriétaire du journal, l'homme d'affaires d'origine égyptienne Raymond Lakah, a limogé le président et le directeur de la publication, Jacques Lefranc, pour avoir reproduit dans le quotidien les caricatures du prophète Mahomet publiées dans la presse danoise. On sait que ces caricatures avaient soulevé une vague de protestations parmi les adeptes de l'islam.

Selon Raymond Lakah, l'acquéreur devra verser au gérant actuel 12 millions d'euros pour rembourser toutes les dettes de Presse Alliance (éditrice de France-Soir) et aussi allouer la somme nécessaire pour assurer le fonctionnement du journal et le maintien de tous les emplois.

Les autorités françaises accusent Arkadi Gaïdamak de fraude fiscale et réclament son extradition d'Israël. En France Gaïdamak possède une vaste propriété sur la côte d'Azur, une galerie de peinture, des immeubles à Paris. Selon des sources russes, Gaïdamak n'entend pas rester les bras croisés et attendre que ses ennemis remportent une nouvelle victoire aux prochaines élections en France, il veut se lancer dans la politique.

Aussi a-t-il acquis un quotidien, en faillite, certes, mais un quotidien quand même.

Depuis novembre 2005, Arkadi Gaïdamak a été interrogé à six reprises dans le cadre d'une enquête sur le blanchiment d'argent par le truchement de la banque israélienne Hapoalim.

Gaïdamak est le propriétaire de l'équipe de football israélienne Beitar Jérusalem et de l'équipe de basket Apoel Jérusalem. Il a fait don de 50 millions de dollars à l'agence juive Sohnout chargée du rapatriement des Juifs des quatre coins du monde.

Le quotidien russe Vremia novosti a appris que Gaïdamak négociait l'achat de 25% de la 10e chaîne de la télévision israélienne. Le montant de la transaction serait de l'ordre de 20 millions de dollars. En Israël on estime que cela permettrait à Arkadi Gaïdamak d'exercer un impact sur la politique de l'Etat hébreu.

Les affaires de Gaïdamak en Russie et au Kazakhstan sont très diversifiées. Il possède des entreprises chimiques, des mines, des élevages avicoles. Gaïdamak est un personnage influent dans les secteurs diamantaire et pétrolier de l'Angola.

Il avait quitté l'Union soviétique au début des années 1970 pour immigrer en France où il s'était lancé dans le commerce d'armes en direction de l'Angola. Il avait rejoint Israël après qu'un mandat de recherche eut été lancé contre lui en France. On pense qu'il possède la quadruple nationalité israélienne, française, canadienne et angolaise.

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