Revue de la presse russe du 15 février

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MOSCOU, RIA Novosti

Izvestia

La Russie doit rétablir sa politique globale d'équilibre eurasiatique - députée

Pour avoir une politique puissante, sûre et mesurée en Occident, la Russie a besoin une politique puissante en Asie. Confirmant son partenariat stratégique avec l'Occident, la Russie aurait avantage à montrer qu'elle se rend compte qu'après des siècles de domination de l'Occident le dynamisme du développement mondial se déplace vers l'Asie, écrit Natalia Narotchnitskaïa, chef adjointe du comité des affaires internationales de la Douma.

La souveraineté de la Russie sur ses ressources naturelles colossales, dont les partenaires occidentaux éprouvent un vif besoin, et l'intérêt grandissant que les puissantes économies asiatiques portent à ces ressources donnent une chance historique à la Russie. Elle doit rétablir complètement sa politique globale traditionnelle d'équilibre eurasiatique.

Cette perspective historique a pour base la stratégie énergétique fondée principalement sur la prospection et la mise en valeur des richesses de la Sibérie orientale et de l'Extrême-Orient. L'époque de la présidence au G8 convient tout particulièrement pour faire la démonstration du futur paradigme d'évaluation du potentiel dans lequel la Russie apparaît comme une grandeur égale à l'Europe.

Un développement stable au XXIe siècle réclame un éventail de facteurs dont l'ambitieux "milliard d'or" ne dispose plus depuis longtemps : suffisance des ressources propres, puissance militaire rendant impossible toute atteinte aux ressources, haut niveau d'instruction, cycle complet de recherches scientifiques, absence de surpopulation, territoire immense et niveau de consommation peu élevé. Un seul pays du monde possède tout cela : la Russie.

Parallèlement, les élites russes feraient bien de se débarrasser de l'illusion de l'intégration dans "la communauté civilisée mondiale" qui se défend sûrement au moyen de structures supranationales (UE) et de mécanismes militaires stratégiques (OTAN). Un projet historique indépendant n'est pas une négligence des réalités objectives, ni l'hostilité envers l'Occident, mais une délivrance face à ses sermonnages.

Un tel projet réellement national est un puisant facteur de consolidation de la société

russe pour passer en 2007-2008 d'un cycle politique à un autre.

Nezavissimaia gazeta

Les hommes politiques bientôt exemptés de déclaration de revenus

Les candidats à la députation n'auront apparemment pas besoin de se creuser la tête pour dissimuler à l'opinion publique la provenance de leurs immenses revenus. Un projet de loi agréable au c�ur des prétendants fortunés à un siège au parlement a été soumis à la Douma (chambre basse du parlement russe) par la Commission électorale de Moscou. En plus des amendements récemment élaborés à la chambre basse qui autorisent les députés à exercer une activité commerciale, un document permettant d'en dissimuler habilement les bénéfices pourrait être adopté prochainement.

Selon les fonctionnaires de Moscou, les clauses de la "Loi fédérale sur les garanties principales des droits électoraux" obligeant les candidats à la députation à présenter des renseignements sur leur patrimoine et leurs revenus sont depuis longtemps un anachronisme. Les auteurs des amendements se plaignent que même les instances de contrôle - l'Inspection fiscale, l'Inspection routière et le Service fédéral pour les marchés financiers - ne réussissent pas à vérifier les biens immobiliers possédés à l'étranger par le candidat, et les réponses en provenance des régions arrivent après le vote.

Rappelant l'approche de la journée de vote unique (12 mars), les membres de la commission électorale mettent en garde contre le risque de paralysie du travail des commissions consécutif à l'accroissement considérable du volume des demandes d'information formulées simultanément.

Le patrimoine des candidats n'a rien à voir avec le droit électoral: notre Constitution ne formule pas de restrictions de ce genre", affirme Valeri Gorbounov, auteur d'un amendement, président de la Commission électorale de Moscou. Il s'avère, ironise-t-il, "qu'il faut déclarer une Jigouli (Lada) d'une valeur de 3 à 4 mille dollars, mais qu'il n'est pas nécessaire de déclarer les diamants, les chevaux de race et les tableaux qui coûtent quelque 100 millions de dollars".

Puisque la Commission électorale de Moscou n'est pas investie du droit d'initiative législative, le projet sera proposé à la discussion à la Chambre basse par un groupe de députés qui le soutiennent.

Gueorgui Satarov, président de la fondation INDEM, déclare: "Certes, les bureaucrates créent des conditions plus confortables pour eux-mêmes. C'est le prolongement logique de l'initiative des députés les autorisant à exercer une activité commerciale. A présent, les résultats de cette activité commerciale seront dissimulés: on pourra piller sans entraves en profitant de sa fonction".

Vedomosti

Les fonctionnaires veulent que les actions de Rosneft soient cotées à Tokyo

Serguei Bogdantchikov, président de Rosneft, a présenté mardi sa compagnie aux investisseurs à Londres, mais, de toute évidence, il devra aussi intervenir bientôt à Tokyo, car les fonctionnaires veulent que Rosneft soit la première compagnie russe, dont les actions seront négociées à la bourse des valeurs de Tokyo.

Les fonctionnaires ont décidé d'y placer un paquet d'actions de Rosneft (pas le bloc de contrôle) pour que le propriétaire de la compagnie publique Rosneftegaz puisse rembourser ses crédits contractés à hauteur de 7,5 milliards de dollars et Rosneft, une partie de ses dettes. La compagnie a l'intention de placer environ 30% de ses actions. Leur placement peut rapporter 20 milliards de dollars. L'IPO était prévue initialement à la bourse des valeurs de Londres (LSE) et sur les bourses russes.

Les experts doutent que l'IPO de Rosneft ait lieu après le départ de son principal financier Serguei Alexeiev (la semaine dernière). Au moment où Serguei Bogdantchikov était en train de prouver le contraire aux investisseurs à Londres, à Moscou le directeur de Rosimouchtchestvo (Agence fédérale pour la gestion des biens fédéraux) Valeri Nazarov a annoncé que les actions de Rosneft pouvaient faire leur apparition non seulement à la LSE, mais aussi à la bourse des valeurs de Tokyo.

C'est une place financière spécifique où interviennent, pour l'essentiel, les compagnies japonaises (environ 2300) et seulement une trentaine de compagnies étrangères, celles dont les affaires concernent le Japon, fait savoir Alexandre Kim, chef de la direction pour le développement des affaires du groupe Métropole. Le chiffre d'affaires annuel des opérations avec les actions des compagnies japonaises ayant un listing à cette bourse est de plus de 3000 milliards de dollars, celui des autres compagnies ne constitue que 570 millions de dollars.

Mais Rosneft doit tenter sa chance au Japon, si elle veut diversifier les risques et gagner plus en plaçant les actions sur plusieurs marchés, estime Valeri Nesterov, analyste de la compagnie d'investissement Troïka Dialog. A son avis, le choix de la bourse asiatique est logique, car la future prospérité de Rosneft dépend de cette région: "La compagnie se développe impétueusement en Sibérie orientale et en Extrême-Orient, elle sera bientôt populaire parmi les investisseurs asiatiques, ce qui peut les inciter à acheter des actions". Serguei Souverov, analyste de Gazprombank, estime que Tokyo est une bonne place supplémentaire après celle de Londres. Rosneft peut gagner plus d'argent en tant que pionnier", suppose-t-il.

Kommersant

Les tribunaux régionaux ont cessé d'être indépendants

La Cour constitutionnelle a approuvé l'exposé des raisons de son jugement prononcé à la demande du Tribunal municipal de Saint-Pétersbourg de vérifier la constitutionnalité d'une série de normes de la législation fédérale qui ont permis, l'année dernière, à la gouverneure de la ville, Mme Valentina Matvienko, d'obtenir la démission des juges de la cour statutaire pétersbourgeoise qui s'opposaient à ses décisions et de limiter considérablement les pouvoirs de cette institution. Certains experts pensent que le jugement de la Cour constitutionnelle fait une croix sur l'avenir des cours statutaires instituées au niveau local, au milieu des années 1990, à l'image de la Cour constitutionnelle fédérale, pour faire contrepoids à la toute-puissance des gouverneurs régionaux.

La CC a refusé d'examiner la demande du Tribunal municipal de la capitale septentrionale en date du 27 décembre 2005 et, dans l'exposé des raisons de son jugement, formulé seulement lundi dernier, a pour la première fois défini clairement la nature juridique des cours statutaires (constitutionnelles) : à la différence des instances fédérales, ces cours sont "intégrées dans le système des organes du pouvoir d'Etat des entités formant la Fédération de Russie". En fait, cette approche du problème a radié ces cours du système judiciaire unique du pays et les collectivités locales ont reçu à leur disposition des "tribunaux de poche".

Le président du conseil des magistrats de Saint-Pétersbourg, Iouri Kozlov, estime que les juges des cours statutaires désignés selon des procédures différentes des règles fédérales "ne peuvent pas être considérés comme investis des pleins pouvoirs pour accomplir leur fonction de juge"'. A son avis, le "statut particulier" de ces juges entre en contradiction avec l'ensemble des garanties fédérales d'indépendance dont ils bénéficient, à savoir l'immunité, le traitement et d'autres.

"Si les pouvoirs des juges sont déterminés par les organes du pouvoir locaux dont l'activité précisément fait l'objet d'une affaire examinée par la cour statutaire, cette cour ne peut pas être indépendante", a affirmé le chef de la commission juridique de l'assemblée législative de Saint-Pétersbourg, Arkadi Kramarev (RU).

Un avis encore plus catégorique a été émis par une source anonyme au sein de la direction de la magistrature de Saint-Pétersbourg : "Par ses deux dernières décisions la Cour constitutionnelle a en fait annulé les principes constitutionnels adoptés en 1993 - l'élection directe des gouverneurs et l'unicité du système judiciaire - et a ainsi démoli les principes juridiques fondamentaux de l'Etat démocratique".

Biznes

ZIL n'assemblera pas de camions chinois

Le groupe automobile ZIL est en passe de renoncer à un projet d'assemblage de poids-lourds chinois FAW sur ses chaînes. Les responsables de l'entreprise prétendent que ces véhicules ne répondent pas aux impératifs russes.

ZIL devait adapter aux conditions russes quatre modèles FAW: deux camionnettes et deux cars moyens. L'entreprise envisageait aussi de doter ses propres camions Bytchok de moteurs FAW. Cependant, d'après une source au sein de l'entreprise, le projet chinois a pratiquement été abandonné. A l'issue des tests subis par le véhicule de deux tonnes CA1041 K26L2-II nous avons constaté qu'il ne répondait pas aux impératifs russes, a annoncé la source sans fournir d'autres précisions.

Les véhicules "recalés" par ZIL sont présents sur le marché russe depuis plus de six mois. "Nous importons en Russie des camions CA1041 depuis le mois de mai 2005. Tous ces véhicules ont l'homologation russe", assure Andreï Matveev, chef du service des relations publiques de la société distributrice Irito.

L'année dernière, avec 434 véhicules vendus FAW occupait 4% du marché russe des véhicules commerciaux légers de marques étrangères.

De l'avis des acteurs du marché, ZIL et Irito ont des objectifs différents: le distributeur les importe pour les vendre tandis que l'usine entendait les importer afin de les adapter pour ensuite les réexporter en quantités industrielles.

"Pour les petits lots de véhicules chinois (150 voitures particulières et 100 camions) la délivrance des certificats d'homologation est simplifiée. D'autre part, dans bien des cas on donne foi aux résultats des tests réalisés dans les laboratoires du producteur. Par conséquent il n'est pas étonnant qu'ils divergent des résultats russes", a dit un expert au courant de la situation. Celui-ci pense que ZIL a également procédé à des tests concernant le climat et les ressources et que les résultats obtenus se sont avérés négatifs.

"Les spécialistes de ZIL sont d'excellents professionnels et s'ils estiment que les véhicules en question ne sont pas conformes aux normes, il faut les croire", a déclaré l'ex-président de l'Union des constructeurs automobiles de Russie, Evgueni Levitchev.

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